Le cheptel bovin et ovin du Maroc a diminué de 38 % par rapport au dernier recensement effectué il y a neuf ans, conséquence directe des sécheresses successives, a indiqué, jeudi 13 février, le ministre de l'agriculture Ahmed El Bouari. La persistance de la sécheresse durant six années a vidé les barrages, provoqué des pertes massives d'emplois dans le secteur agricole et contraint le pays à accélérer ses projets de dessalement. Cette année, les précipitations ont accusé un déficit de 53 % par rapport à la moyenne des trois dernières décennies, a précisé le ministre lors d'un point de presse cité par plusieurs agences. Le manque de pâturages a entraîné une baisse de la production de viande, accentuant le recours aux importations de bovins et de viande rouge, a-t-il ajouté. Afin de stabiliser les prix sur le marché intérieur, le gouvernement a supprimé, dans son budget 2025, les droits de douane et la taxe sur la valeur ajoutée à l'importation des bovins, ovins, camélidés et viandes rouges. Depuis le début de l'année, le Maroc a importé 124 000 ovins, 21 000 bovins et 704 tonnes de viande rouge, a indiqué M. El Bouari. Les réserves en eau destinées à l'irrigation sont particulièrement affectées, notamment dans les régions agricoles clés de Doukkala et de Souss-Massa où les taux de remplissage des barrages ne dépassent pas 2 % et 15 % respectivement. À l'échelle nationale, le taux de remplissage moyen est tombé à 26 %, les ressources ayant été prioritairement allouées à l'approvisionnement en eau potable des centres urbains, a expliqué le ministre. La superficie emblavée en blé tendre, blé dur et orge s'établit cette année à 2,6 millions d'hectares, contre 2,4 millions en 2024. Toutefois, le rendement final dépendra "de l'évolution des précipitations d'ici la fin mars", a souligné M. El Bouari. En 2024, la sécheresse avait réduit la récolte de ces céréales à 3,1 millions de tonnes, soit une chute de 43 % par rapport à l'année précédente.