Des réfugiés ainsi que des demandeurs d'asile se réunissent sans cesse devant les bureaux de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), dans le centre humanitaire d'Agadez, dans le nord du Niger, pour réclamer leur relocalisation vers d'autres pays, rapporte Le Monde. Au moins 31 404 migrants ont été expulsés d'Algérie vers le Niger voisin en 2024. Il s'agit d'un chiffre record selon l'ONG nigérienne Alarme Phone Sahara (APS) qui a dévoilé le traitement inhumain réservé par le régime algérien à leur encontre. «L'accès à l'eau est limité. En ce qui concerne la nourriture, nous recevons, chaque mois, une carte alimentaire d'une valeur de 8 800 francs CFA [environ 13 euros], avec laquelle nous ne pouvons manger que dix jours si nous voulons manger à notre faim. L'électricité manque. Même l'accès à Internet est difficile. Il n'y a pas de travail, pas d'accès à la santé. Les enfants, sans éducation, ont perdu espoir. Les personnes âgées, les malades et les handicapés souffrent énormément», selon une victime qui s'est confiée au quotidien français. Depuis 2014, des migrants irréguliers nigériens mais aussi d'autres pays africains, qui comptent aussi des femmes et des mineurs, sont fréquemment refoulés d'Algérie, point de transit vers l'Europe. Dans un précédent rapport, APS soulignait que l'Algérie avait déporté quelque 20 000 migrants, rien qu'entre janvier et août 2024. APS condamne régulièrement les expulsions de migrants dans des conditions brutales avec, dans le pire des cas, des conséquences mortelles. En avril 2024, les autorités nigériennes ont convoqué l'ambassadeur d'Algérie pour protester contre le caractère violent de ces opérations de rapatriement et de refoulement.