Cette discrétion étonne d'autant plus qu'en janvier 2023, lors du vote d'un texte similaire (et téléguidée), cette fois contre le Maroc, ces mêmes personnes s'étaient empressées d'applaudir la décision et d'en magnifier l'importance dans l'espace public. Articles, tribunes, commentaires instantanés : tout témoignait alors d'un enthousiasme presque fervent. L'absence de réaction face à la résolution contre l'Algérie marque donc un contraste frappant, questionnant la constance de leur engagement envers les droits humains et l'équité dans leur couverture (encore) journalistique ? Le vote du Parlement européen, jeudi 23 janvier, condamnant la répression en Algérie et appelant à la libération immédiate de l'écrivain Boualem Sansal, est confronté à un silence médiatique inattendu chez plusieurs voix hostiles au Maroc. Parmi elles figurent Ignacio Cembrero, journaliste espagnol spécialiste du Maghreb (dit-on) ; Francisco Carrión, journaliste espagnol pro-Polisario ; Quentin Müller, journaliste d'investigation reconnu pour ses travaux douteux sur l'Afrique du Nord et Khaled Drareni, autrefois détenu politique. Egalement cité, le vidéaste Ali Lmrabet, connu, affirme-t-il, pour ses positions critiques sur les questions de droits humains. Ces figures, actives et engagées sur d'autres thématiques similaires, n'ont jusqu'à présent pas commenté la résolution, pourtant adoptée à une large majorité par les eurodéputés. Ce contraste frappe particulièrement lorsqu'on se souvient de leur tapage en janvier 2023. À l'époque, le Parlement européen avait voté une résolution similaire, mais orientée et imposée, cette fois à l'encontre du Maroc. Les mêmes personnes avaient été parmi les premiers à ébruiter la nouvelle, multipliant articles, analyses et publications sur les réseaux sociaux. Leur empressement d'alors se heurte à un mutisme total aujourd'hui au point de poser la question d'une éventuelle duplicité dans leur traitement de l'actualité. Plusieurs observateurs pointent également du doigt une campagne médiatique précipitée qui, en 2023, avait largement soutenu la résolution contre le Maroc, critiquant sévèrement les députés européens qui avaient voté contre ou s'étaient abstenus. L'attention s'est notamment portée sur l'eurodéputée controversée Rima Hassan, connue pour son soutien actif aux séparatistes du Front Polisario. Celle-ci a voté contre la résolution condamnant la répression en Algérie alimentant des interrogations sur son positionnement. Son refus d'appuyer un texte en faveur des droits humains a été perçu comme une incohérence, surtout au regard de ses prises de position passées sur d'autres contextes régionaux. Certains rappellent qu'elle détient également la nationalité française, un fait qui, selon eux, devrait l'engager encore à défendre les principes démocratiques universels.