Les exportations marocaines vers le continent africain, représentant à peine 7,6 % du commerce extérieur du royaume, révèlent un potentiel inexploré estimé à douze milliards de dirhams, selon les chiffres récemment dévoilés par le secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, Omar Hejira. Dans une déclaration à la presse, M. Hejira a appelé les petites et moyennes entreprises marocaines à approfondir leur présence sur ce marché de plus de 1,3 milliard de consommateurs. «L'Afrique constitue non pas une éventualité mais une nécessité impérieuse pour le rayonnement économique du Maroc», a-t-il affirmé avec fermeté, exhortant les opérateurs économiques à s'inscrire dans une démarche résolue d'expansion. Un salon international, spécialement consacré aux produits marocains destinés aux marchés africains, verra le jour en 2025. Cet événement aspire à faire briller l'excellence marocaine dans des secteurs essentiels tels que l'agroindustrie, le textile, les matériaux de construction et les services financiers, tout en tissant des relations commerciales durables avec les différentes nations africaines. Malgré les efforts consentis pour intensifier les échanges interafricains, les exportations marocaines vers le continent demeurent encore marginales, loin de refléter l'envergure des potentialités offertes. Cette réalité s'explique par des infrastructures encore lacunaires, des entraves non tarifaires tenaces et un certain éloignement des spécificités locales de la part de certains opérateurs. Cependant, des évolutions encourageantes pointent à l'horizon. Les investissements marocains en Afrique, notamment dans des secteurs stratégiques comme les télécommunications, la finance et les énergies renouvelables, se multiplient, conférant au royaume une stature de premier plan parmi les investisseurs africains. L'adhésion du Maroc à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) devrait également insuffler un nouvel élan en favorisant une intégration économique plus étroite et une réduction substantielle des droits de douane. Alors que le commerce intra-africain ne représente que 17 % des échanges globaux du continent, le Maroc s'affirme comme une pierre angulaire de cette édification. Pour M. Hejira, «l'avenir des entreprises marocaines en Afrique dépend de leur capacité à s'élever au rang d'acteurs majeurs, en ajustant leur offre aux exigences locales et en établissant des alliances fidèles et pérennes.» Avec l'ambition d'accroître significativement le volume de ses exportations vers l'Afrique, le Maroc cherche à transcender le cadre commercial pour affermir sa place en tant que passerelle entre l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique subsaharienne, tout en participant à l'essor économique du continent.