Selon le rapport, la population totale des nouvelles villes ne s'élevait qu'à 169 000 habitants fin 2023, soit seulement 17 % de l'objectif initial d'un million. Sur les 350 000 unités de logement prévues, seules 71 486 ont été réalisées, représentant 20 % de la cible. En matière d'investissement, le total atteint 24,4 milliards de dirhams, soit 58 % des 42,2 milliards prévus. Quant aux équipements publics et privés, seulement 169 infrastructures (dont 150 en fonctionnement) ont été construites sur les 659 programmées, avec un taux de réalisation limité à 26 %. La Cour des comptes a mis en évidence, dans son rapport annuel 2023-2024, les insuffisances des nouvelles villes marocaines telles que Tamesna, Tamansourt, Lakhiaita et Cherafate, qui peinent à atteindre les objectifs pour lesquels elles ont été créées. Elle appelle à des réformes structurelles pour assurer leur développement. D'après le rapport, à la fin de 2023, la population totale de ces villes atteignait seulement 169 000 habitants, soit 17 % de l'objectif initial d'un million. Sur les 350 000 unités de logement prévues, seules 71 486 ont été construites, représentant 20 % de la cible. Les investissements réalisés se sont élevés à 24,4 milliards de dirhams, soit 58 % des 42,2 milliards programmés. En matière d'équipements, seuls 169 infrastructures ont été bâties (dont 150 en service) sur les 659 prévues, soit un taux de réalisation de 26 %. Face à ce bilan limité, la Cour recommande un pilotage stratégique des projets de villes nouvelles pour garantir la coordination entre les parties prenantes et la cohérence des interventions. Elle préconise également l'élaboration d'un cadre juridique spécifique pour ces villes, précisant les modalités de leur conception, de leur gouvernance, de leur financement et de leur planification urbaine. Des difficultés pour les chambres professionnelles Le rapport met également en lumière les défis auxquels sont confrontées les chambres professionnelles, qui disposaient en 2023 d'un budget de 1,005 milliard de dirhams et comptaient 1 314 employés. Ces institutions souffrent d'un manque de représentativité des professionnels, d'une coordination insuffisante avec les autres acteurs et d'une gouvernance perfectible. La Cour recommande une révision de leur positionnement territorial et un renforcement de leur rôle pour encourager l'investissement et développer les secteurs qu'elles représentent. Elle appelle notamment à diversifier les services, à mettre en place des contrats-programmes entre l'Etat et les chambres agricoles, artisanales et de la pêche, ainsi qu'à renforcer leur intégration dans les organes de gouvernance des institutions partenaires. L'économie sociale et solidaire : un potentiel sous-exploité La Cour des comptes souligne également les défis structurels de l'économie sociale et solidaire, qui, malgré son potentiel, ne contribue qu'à 2 % du PIB, contre un objectif de 3,9 % fixé pour 2020. Elle déplore l'absence d'un cadre juridique unifié, alors que le projet de loi-cadre élaboré en 2016 n'a toujours pas été adopté. Pour remédier à cette situation, la Cour recommande l'élaboration d'une stratégie nationale intégrée, avec des objectifs clairs et des moyens de financement adaptés. Elle appelle à renforcer la gouvernance institutionnelle et à mettre en place un système d'information centralisé pour suivre les initiatives et programmes publics liés au secteur. Les constats de la Cour des comptes soulignent la nécessité d'une action concertée et structurée pour relever les défis des nouvelles villes, des chambres professionnelles et du secteur de l'économie sociale et solidaire. Des réformes ambitieuses sont indispensables pour garantir le succès de ces projets stratégiques et répondre aux attentes en matière de développement.