Les employés de la société marocaine de raffinage «Samir», affiliés au bureau syndical unifié de la Confédération démocratique du travail (CDT), se préparent à tenir un mouvement d'ampleur devant l'entrée du site à Mohammedia, vendredi 8 novembre, pour réclamer la relance de la raffinerie du Maroc et le rétablissement des droits des travailleurs et des employés. Le syndicat a appelé l'ensemble des employés à se mobiliser pour cette manifestation en signe de protestation contre l'arrêt de la production depuis plus de neuf ans et la mise en liquidation judiciaire de l'entreprise. Dans un communiqué, le syndicat souligne que « la fermeture prolongée de la raffinerie a entraîné une détérioration de ses infrastructures matérielles et humaines, menaçant ainsi la perte d'une opportunité unique de sauver ce pilier industriel, véritable symbole de la souveraineté énergétique marocaine ». La CDT réitère ainsi son appel pressant au gouvernement pour qu'il intervienne immédiatement afin de sauver la société et de permettre une reprise des activités de raffinage. Selon le syndicat, la remise en service de Samir est cruciale pour renforcer la sécurité énergétique nationale, réduire les prix des carburants et recouvrer les fonds publics dilapidés dans ce dossier. Le Maroc, qui dépend fortement des importations pour satisfaire ses besoins en énergie, bénéficiera de la relance de cette infrastructure stratégique. Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte marqué par une augmentation des prix des carburants sur le marché national. Selon les syndicalistes, leur action vise non seulement à atténuer cette pression sur les prix mais aussi d'offrir un filet de sécurité face aux fluctuations des prix mondiaux de l'énergie. En parallèle, ils exigent la restitution de tous les droits et bénéfices perdus pour les travailleurs et les retraités de l'entreprise, y compris le paiement des salaires en souffrance, la garantie des pensions de retraite, ainsi que le maintien des avantages sociaux autrefois accordés. Ces revendications soulignent la situation de précarité à laquelle sont confrontés des centaines d'employés et de retraités, parmi lesquels beaucoup ont vu leurs conditions de vie se dégrader fortement depuis la mise en liquidation de l'entreprise en 2015. Le cas de Samir met en lumière les défis auxquels le Maroc est confronté en matière de souveraineté énergétique. Comme l'indique un récent rapport parlementaire, une raffinerie nationale est indispensable pour garantir une certaine indépendance énergétique et limiter les répercussions des crises mondiales sur l'approvisionnement en carburant. La relance de Samir permettrait au Maroc de réduire sa dépendance à l'égard des importations d'hydrocarbures raffinés, offrant ainsi une meilleure stabilité des prix et renforçant la sécurité économique du pays. Le gouvernement, de son côté, n'a pas encore officiellement répondu à l'appel de la CDT, bien que plusieurs voix politiques et économiques se sont élevées pour appeler les autorités à prendre des mesures concrètes en vue de redémarrer l'activité de la raffinerie. Cette pression croissante reflète une prise de conscience collective de la nécessité de préserver et de revitaliser un actif stratégique pour le pays, en suspens depuis bientôt dix ans.