Les chiffres relatifs aux exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) de l'Algérie vers l'Europe, dévoilés en grande pompe par les relais du régime, révèlent d'autres d'autres faits moins agréables. En 2024, l'Algérie a exporté 2,41 millions de tonnes de GNL au troisième trimestre, représentant une baisse de 17 % par rapport aux 2,9 millions de tonnes de la même période en 2023. Sur les neuf premiers mois de 2024, les exportations se chiffrent à 8,49 millions de tonnes, un niveau presque stable par rapport à l'année précédente. Cette stagnation dans les volumes d'exportation, malgré les fluctuations sur le marché européen, soulève des interrogations lancinantes sur la réelle position de l'Algérie en tant que fournisseur de GNL. L'Algérie se classe désormais troisième parmi les exportateurs de GNL vers l'Europe, mais cette tendance pourrait s'avérer précaire à moyen et long terme, surtout face à une concurrence accrue des Etats-Unis et de la Russie. Washington et Moscou ont, depuis 2020, ajusté leurs stratégies d'exportation et élargi leurs capacités de production, contrairement à Alger qui investit peu dans des infrastructures modernes. Les installations vieillissantes et les coûts logistiques élevés affectent la compétitivité des exportations algériennes, selon des rapports économiques. internationaux. Plusieurs facteurs expliquent la baisse des exportations algériennes. Le régime traite en quantité négligeable l'extension des capacités de liquéfaction, indispensables pour augmenter les volumes d'exportation. En outre, la gestion des ressources gazières en Algérie est souvent entravée par des défis structurels, notamment la bureaucratie, la corruption et un manque d'innovation dans le secteur de l'énergie, des défis qui découragent les investissements étrangers. Le manque de stabilité dans le secteur des hydrocarbures pourrait également limiter les capacités de l'Algérie à diversifier son économie, un enjeu crucial pour réduire sa dépendance aux ressources non renouvelables, selon le dernier rapport de l'AIE. Officieusement, l'échec de la réunion ministérielle des membres du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui s'est tenue début mars à Alger, plane encore sur les esprits. Le GECF, fondé en 2001, réunit douze pays outre que l'Algérie et le Venezuela : Qatar, Russie, Iran, Bolivie, Egypte, Guinée équatoriale, Libye, Nigeria, Trinité-et-Tobago, et Emirats arabes unis. Selon ce club, ses adhérents, et sept autres pays associés représentent 70 % des réserves prouvées de gaz et 51 % des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL), mais les divergences entre ses membres sont nombreuses.