Salaheddine Aboulghali, un des piliers du triumvirat qui dirige le Parti authenticité et modernité (PAM), a engagé des poursuites judiciaires afin de contester sa suspension de la direction du PAM. Il cherche, par ce biais, à obtenir un jugement du tribunal annulant la décision prise par le bureau politique à son encontre, selon des sources médiatiques. M. Aboughali a saisi le tribunal de première instance de Rabat, compétent pour les affaires liées aux différends internes des partis, notamment en ce qui concerne les structures centrales. Ce recours judiciaire était attendu, le responsable avait annoncé son intention de contester sa radiation de la troïka composée, en plus de lui-même, de Fatima Zahra Mansouri, coordinatrice nationale de cette instance et de Mehdi Bensaïd, tous deux membres du gouvernement, tandis qu'Aboughali siège au Parlement. À l'origine de la crise actuelle, un conflit d'affaires lié la cession d'un foncier valant six milliards de dirhams. Cette transaction, qui devait se conclure avec un membre secrétaire régional du parti à Casablanca, n'a finalement pas abouti et celui-ci n'a pas récupéré ses fonds. Au sein du PAM, une autre personne est citée, le frère de M. Aboughali, responsable légal de la société Indusmed-A, qui était chargé de toutes les démarches afférentes à la transaction défaillante. Le PAM envisage de prononcer l'exclusion d'Aboughali lors de la réunion du Conseil national en octobre. À cet effet, la commission nationale d'éthique et d'arbitrage du parti a ouvert une enquête interne sur cette affaire, mais le parlementaire n'a pas répondu à la convocation le sommant de se présenter devant elle. Il spère obtenir un jugement en sa faveur qui invaliderait toute mesure supplémentaire que le parti pourrait prendre contre lui.