Au troisième jour des manifestation contre l'instauration de nouvelles taxes dans le projet de loi de finances 2024-2025 au Kenya, la situation a pris une tournure dramatique, quand des centaines de protestataires ont forcé, mardi, les barrages de police pour envahir l'enceinte du Parlement, dans la capitale Nairobi. Selon plusieurs sources, au moins cinq personnes ont été tuées par balles et une trentaine d'autres blessées, alors que des ONG font état d'un nombre indéterminé d'enlèvements de manifestants par des policiers en uniforme ou en civil. Le mouvement « Occupy Parliament », qui est à l'origine des protestations, a été lancé sur les réseaux sociaux peu après la présentation au Parlement le 13 juin du projet de budget 2024-2025 prévoyant l'instauration de nouvelles taxes, dont une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers. Le gouvernement avait annoncé le 18 juin retirer la plupart des mesures mais les manifestants ont poursuivi leur mouvement, demandant le retrait intégral du texte. Ils dénoncent un tour de passe-passe du gouvernement qui envisage de compenser le retrait de certaines mesures fiscales par d'autres, notamment une hausse de 50% des taxes sur les carburants. Les jeunes constituent les fers de lance de ce mouvement, qui ne semble pas faiblir. Il s'est transformé en une contestation de la politique du président William Ruto, qui s'est dit prêt à recevoir leurs représentants.