Vingt-huit personnes seront jugées à partir du jeudi 23 mai à Casablanca dans le scandale «Escobar», qui implique des personnalités politiques de premier plan, selon les sources de Barlamane.com. «L'audience est prévue pour vingt-huit accusés et concerne plusieurs crimes d'une gravité suffisante», selon des sources au sein du pouvoir judiciaire, précisant que les audiences se tiendront devant la chambre correctionnelle près la cour d'appel de Casablanca. L'arrestation de deux élus, membres d'un parti au sein de la majorité, à savoir Saïd Naciri, président du conseil préfectoral de Casablanca et ex-parton du Wydad et Abdennabi Biioui, président du conseil régional de l'Oriental, en détention depuis le 22 décembre 2023, a secoué l'opinion publique marocaine. Ils ont été auditionnés à plusieurs reprises par un juge d'instruction. L'enquête concerne au total 28 personnes, dont 26 sont incarcérées. Elles sont soupçonnées notamment de détention, commercialisation et exportation de drogues et corruption, selon le parquet. Les suspects seraient liés à un narcotrafiquant notoire, de nationalité malienne, qui purge une peine de dix ans au Maroc. Arrêté en 2019 à Casablanca après la saisie record de 42 tonnes de résine de cannabis quatre ans auparavant, celui-ci aurait accusé plusieurs personnes d'avoir été mêlées à son réseau tentaculaire qui s'étend à plusieurs pays africains et d'avoir usé de moyens délictueux pour s'emparer de ses biens. Ces dernières années, des enquêtes pour corruption ont agité le microcosme politique marocain, plusieurs responsables et députés, une trentaine selon le dernier décompte, comme l'inamovible Mohamed Moubdii, ont été incarcérés pour des irrégularités massives dans l'octroi de marchés publics. Les députés Rachid El Fayek, Mohamed Krimine Mohamed Aberchane et Mohamed Simou, entre autres, ont subi le même sort.