Le référentiel religieux du Maroc, basé sur l'interprétation éclairée de l'islam et sur ses valeurs d'ouverture et de modération, fait désormais autorité à en juger par les sollicitations qui lui sont adressées par des pays partenaires, tout dernièrement la France, afin d'assurer d'un encadrement adéquat du fait religieux. Dans un contexte marqué par le foisonnement de courants extrémistes qui font une lecture tendancieuse de l'islam, et sont source de beaucoup de dérives de par le monde, le Maroc, fort de son expérience réussie dans la gestion du fait religieux, n'a pas hésité à répondre aux demandes exprimées par des partenaires, en Afrique et d'ailleurs, pour bénéficier de son expérience, surtout en matière de formation et d'encadrement des personnels en charge du culte. La signature, samedi, d'une déclaration conjointe maroco-française relative à la coopération ciblant la formation d'imams à l'Institut Mohammed VI à Rabat, s'inscrit précisément dans cette démarche. Le texte souligne, en effet, que cette formation devra promouvoir « un islam du juste milieu » conforme aux « valeurs d'ouverture et de tolérance » mais aussi « pleinement ancré dans les valeurs de la République et de la laïcité ». De source française, on indique qu' »une cinquantaine d'imams français » sont appelés à suivre chaque année dans cet institut une formation religieuse, complétée par un enseignement civique en France ou au Maroc. La convention a, d'ailleurs, été saluée par «l'Union des mosquées de France » (UMF), comme une initiative pertinente devant « répondre aux besoins immédiats en matière de formation d'imams et préparer les futurs enseignants des structures de formation » à créer en France. Une première promotion d'une vingtaine d'étudiants venus de France avait déjà intégré l'institut lors de son inauguration, en mars dernier, et 30 autres devraient les rejoindre courant septembre 2015, selon l'UMF. Le ministre des habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, a qualifié la signature de cette convention d' »événement diplomatique important», car la première du genre à être signée entre un pays musulman et un Etat laïc. Elle dénote, a-t-il dit, la «reconnaissance du modèle marocain, qui procède à la fois de la commanderie des croyants, protectrice du culte et de la religion, et aspire à accompagner les différents faits nouveaux en matière religieuse ». L'institut de formation d'imams marocains et étrangers qui se charge de cette formation , constitue un pilier dans la stratégie du Maroc pour promouvoir l'islam authentique, basé sur le rite malékite, la doctrine achaârite et le soufisme adossé à la tradition prophétique, qui s'avère un rempart contre « l'extrémisme religieux » et la lecture dévoyée du concept du «jihad». Avec une capacité d'accueil d'un millier de places, l' »Institut Mohammed VI de formation des imams » dispense une formation religieuse à quelque 450 étrangers: des Guinéens (100), Ivoiriens (75) et Tunisiens (37), mais aussi 23 Français et 212 Maliens, en plus de 250 futurs imams marocains. Afin d'optimiser la coopération avec ses partenaires africains en la matière, le Maroc a répondu aux sollicitations de nombreux pays en mettant en place, sur instructions royales, une Fondation des oulémas africains , inaugurée en juillet dernier à Casablanca. La Fondation se veut un espace pour l'effort d'Ijtihad et une enceinte pour la prise de toute initiative permettant d'intégrer les valeurs religieuses de tolérance dans les approches vouées à la promotion des sociétés africaines, outre la consolidation des relations historiques, au niveau doctrinal, intellectuel et culturel entre le Maroc et les Etats africains.