Le Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), Pedro Manuel Moreno, a appelé, mercredi à Marrakech, à accroître le financement de la lutte contre le changement climatique et à le rendre disponible, notamment sous forme de prêts à des conditions préférentielles. S'exprimant à l'ouverture d'une conférence internationale organisée par le Conseil de la Concurrence sous le thème « Développement durable : défi concurrentiel et relais de croissance », M. Moreno a expliqué que pour de nombreux pays en développement, mobiliser des fonds pour l'action climatique est « un immense défi », en particulier en raison du poids de leur dette, ajoutant que cela leur laisse très peu de marge de manœuvre pour investir dans l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à ses effets. Et le responsable onusien d'ajouter que pour permettre aux pays en développement de passer à des économies plus vertes, il faudra donc une transition juste et solidaire impliquant un cadre politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui s'attaque simultanément aux inégalités, assure une répartition équitable des coûts de la transition et garantit que les bénéfices de la transition soient largement partagés. M. Moreno a, d'autre part, indiqué que les lois et politiques relatives à la concurrence et à la protection des consommateurs jouent un rôle clé dans le soutien des initiatives de développement durable, corrigent les défaillances du marché et contribuent à garantir des conditions équitables dans lesquelles les entreprises et les consommateurs peuvent faire les meilleurs choix. Plusieurs autorités de concurrence expérimentées fournissent des orientations ou modifient leurs règles de concurrence afin de trouver un équilibre entre le soutien au développement durable et la compétitivité des marchés, a-t-il noté, expliquant qu'il est nécessaire qu'elles fournissent des orientations concrètes et claires pour assurer la sécurité juridique des entreprises et qu'elles continuent à échanger les meilleures pratiques entre les différentes juridictions. Pour ce qui est de la consommation, le responsable onusien a mis l'accent sur la nécessité de passer de la notion de consommateur en tant que destinataire passif de biens et de services, à celle de consommateur en tant qu'agent de changement. Initiée en partenariat avec l'Union Européenne, cette conférence internationale qui connaît la participation d'un parterre d'acteurs institutionnels et d'experts nationaux et internationaux, tend à examiner plusieurs questions liées notamment à l'impact de la transition vers une économie verte sur la concurrence et le financement du développement durable, aux retombées du développement durable sur les chaînes de production mondiales, aux défis de la consommation responsable et à la problématique de l'inflation. Elle vise aussi à présenter les outils permettant aux autorités de concurrence de contribuer de manière efficace au renforcement de la durabilité et d'examiner les moyens d'intervention du secteur privé pour sa consolidation.