Le roi Mohammed VI a reçu, lundi 2 octobre, nombre d'ambassadeurs nommés à Rabat. Le grand exclu lors des audience était Christophe Lecourtier, ambassadeur français au Maroc. «Le message de Rabat est clair : M. Lecourtier est persona non grata. La goutte qui fait déborder le vase est le message scandaleux d'Emmanuel Macron à l'adresse du peuple marocain "sur la possibilité d'une aide humanitaire française directe" après le séisme du 8 septembre, alors que le Maroc a géré la crise de manière pleinement souveraine. Des conséquences naturelles découlent de ces faits», affirment nos sources qui précisent que les relations entre Rabat et Paris ont peut-être atteint le point de non-retour. Les images des rencontres du monarque ont été diffusées à 17H00 (16H00 GMT) par les canaux officiels. Le roi Mohammed VI parlait à ses invités, reçus à tour de rôle, en présence de plusieurs responsables de premier plan. «Des questions capitales pour Rabat et Paris sont traitées d'une manière contraire à l'attente commune par le pouvoir français, et il est clair que les liens bilatéraux devaient subir une décomposition irrésistible sous Emmanuel Macron. Il y a sans doute un sentiment au Maroc que M. Macron a de la peine à suivre les événements à mesure qu'ils s'accomplissent, avec cette impression de rester en arrière ; de vivre sur le passé qu'il croit encore actuel ; de prendre d'anciens préjugés pour des nouveautés vivantes. Le Maroc, qui change, qui évolue, ne peut s'inféoder à des pratiques surannées ou à des relations stationnaires», déplorent nos interlocuteurs. Pour rappel, la mission de l'ambassadeur du Maroc en France a pris fin sans qu'un successeur ne soit désigné, depuis fin janvier 2023. En marge de cet événement, la classe politique marocaine et certains médias ont accusé la France d'alimenter une campagne antimarocaine à Bruxelles. Par la suite, la visite d'Etat du président Emmanuel Macron prévue -sans date- au premier trimestre 2023 a été ajournée indéfiniment, d'autant plus que le Maroc n'a plus d'ambassadeur à Paris et qu'aucun remplaçant n'a pris sa place.