Abdelilah Benkiran, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition), a exhorté les composantes de son parti, jeudi 20 juillet, à s'abstenir de commenter la décision israélienne de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara, et ce dans un communiqué laconique. C'est faire preuve de circonspection après quelques errements relatifs à ce dossier. Mi-mars, le cabinet royal a vivement condamné le comportement «irresponsable» du PJD après que la formation islamiste a accusé la diplomatie marocaine de parti pris pro-israélien. «Le secrétariat général du PJD a récemment publié une déclaration contenant des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses concernant les relations entre le Royaume du Maroc et l'Etat d'Israël», a-t-on fustigé. Le PJD, voulant rebondir politiquement après une longue traversée de désert, avait «déploré» dans son site Internet, les «prises de position récentes du ministre des Affaires étrangères, dans lesquelles il semble défendre l'entité sioniste (Israël) dans certaines réunions africaines et européennes», une position isolée qui a provoqué l'ire des autorités marocaines et de la classe politique, tous courants mêlés. «La position du Maroc envers la question palestinienne est irréversible», a répliqué le cabinet royal, qui rappelant que «la politique extérieure du royaume est une prérogative de Sa Majesté le roi (Mohammed VI) en vertu de la Constitution». Elle «ne saurait être soumise aux surenchères politiciennes et aux campagnes électorales étriquées», souligne le communiqué. «L'instrumentalisation de la politique extérieure du royaume dans un agenda partisan interne constitue ainsi un précédent dangereux et inacceptable», a-t-on insisté. Le Maroc confirme incessamment et régulièrement son engagement en faveur de la question palestinienne («l'une des priorités de sa politique étrangère»), sous la direction du monarque qui préside le comité Al-Qods, chargé de «préserver le caractère arabo-musulman» de Jérusalem.