La réaction du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) à la mort brutale du jeune Nahel par un tir à bout portant d'un policier à Nanterre ne s'est pas fait attendre d'autant que l' l'Examen périodique universel (EPU) avait mis en garde l'Hexagone contre les violences policières en mai dernier. La délégation française s'était alors défendue en arguant que l'usage de la force était encadré et contrôlé. Un mois plus tard, la nature du meurtre de Nahel dément cette ligne de défense. La politique de maintien de l'ordre du mandat Macron est aujourd'hui largement pointée. Son premier mandat qui s'était illustré par la répression des gilets jaunes et le second avec les bavures policières basées sur les discriminations raciales ne font pas honneur à la devise de la république « liberté-égalité-fraternité ». Le 1 er mai dernier c'était l'Examen périodique universel du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies qui épinglait la France pour violences et dérives policières basées sur le profilage racial et la haine des musulmans, la montée de l'antisémitisme et le traitement des migrants. La France avait été appelée à repenser sa politique de maintien de l'ordre par la France. Aujourd'hui c'est la porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme qui appelle la France à « s'attaquer sérieusement aux problèmes profonds du racisme et de la discrimination au sein des forces de l'ordre » et qui s'inquiète de ce meurtre à bout portant : ''Nous sommes préoccupés par le meurtre d'un jeune de 17 ans d'origine nord-africaine par la police en France mardi. Nous notons qu'une enquête a été ouverte sur des allégations d'homicide volontaire. C'est le moment pour le pays (la France) de s'attaquer sérieusement aux problèmes profonds du racisme et de la discrimination au sein des forces de l'ordre ». La MAP rapporte qu'elle a également appelé les autorités à ''veiller à ce que le recours à la force par la police pour lutter contre les éléments violents lors de manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité''. La haine de l'autre, en l'occurrence du migrant, du musulman et du sémite est certainement nourrie par un discours. Et ce discours de haine de l'autre à abattre peut être certainement alimenté aussi par le texte guerrier qu'est l'hymne français chanté ou ânonné avec fierté. Bien qu'hérité de la révolution française et se voulant un appel contre la tyrannie à travers une exhortation au combat contre l'invasion étrangère, les paroles peuvent résonner comme un commandement racial contre l'altérité ou la supposée altérité comme l'origine ou la religion d'une partie de la population française. Il est peut-être temps que la France abandonne une nouvelle fois, comme cela est arrivé par le passé, cette Marseillaise qui encourage les Français à « abreuver les sillons de sang impur » ou encore encense les soldats qui « viennent jusque dans vos bras égorger vos fils, vos compagnes » ... une terminologie qui aujourd'hui rappelle plus le nettoyage ethnique et les massacres humains que le combat pour la liberté. Peut-être que si les forces de l'ordre et autres forces de sécurité étaient nourries d'un hymne basé sur les valeurs démocratiques et non le sang, elles en répandraient moins à bout portant et injustement.