Le Conseil constitutionnel a validé vendredi l'essentiel de la réforme des retraites, dont le report de l'âge légal à 64 ans, et bloqué une première demande de référendum d'initiative partagée (RIP) de la gauche. En colère, des milliers de manifestants ont défilé dans plusieurs villes en France. « Ce n'est pas fini », a promis en réponse l'intersyndicale, convaincue que ne pas promulguer la loi est le « seul moyen de calmer la colère (…) dans le pays ». Le président « ne peut pas gouverner le pays tant qu'il ne retire pas cette réforme », a insisté la numéro un de la CGT Sophie Binet. La décision des Sages a été accueillie par des huées devant l'Hôtel de Ville de Paris, où étaient déjà massés quelque 3 000 manifestants. « On va continuer bien sûr, on va amplifier les manifestations, avec ou sans l'intersyndicale. Macron sera obligé de reculer », a déclaré l'un d'eux, John Barlou, sans emploi de 37 ans. Un poste de police et un ancien couvent incendiés à Rennes À Lille, quelques centaines de manifestants avec à leur tête des jeunes antifas, se sont rassemblés près de la préfecture. Des rassemblements ont eu lieu à Marseille, Lyon, Toulouse ou encore Grenoble. Les plus grosses dégradations ont été constatées à Rennes où la porte d'un poste de police du centre-ville a été incendiée avant d'être éteinte, en marge d'un rassemblement réunissant plusieurs centaines de personnes. Le Couvent des Jacobins, qui est le Centre des Congrès de Rennes, a été ciblé par les manifestants qui ont entrepris de casser les vitres et de brûler la porte du bâtiment. Les forces de l'ordre sont intervenues avec le canon à eau pour éteindre l'incendie. « Les dégradations et attaques ce soir à Rennes, contre un commissariat et le Couvent des Jacobins, par des casseurs déterminés à en découdre sont inacceptables », a réagi le ministre de l'Intérieur sur les réseaux sociaux. « Plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés. Les auteurs seront poursuivis », a prévenu Gérald Darmanin. À Paris, 112 personnes ont été interpellées a annoncé la préfecture de police. « Plus d'une trentaine de mise à feu de poubelles avec un risque fort de propagation » ont été recensées dans la capitale, avec « de nombreuses violences » commises par des manifestants.