Le Parlement européen, dans une flagrante tentative d'intimidation, invite Sultana Khaya et Aminatou Haidar, deux agitatrices notoires à la solde de l'Algérie, à témoigner contre le Maroc dans l'affaire Pegasus. Le Maroc a fustigé mercredi une campagne injuste au Parlement européen à la veille d'une audition parlementaire à Bruxelles sur l'utilisation du logiciel espion Pegasus. Pour accabler le Royaume, les eurodéputés ont décidé d'inviter Sultana Khaya et Aminatou Haidar, deux agents des services du renseignement algérien, à témoigner contre le Maroc. Une provocation sans précédent. « Notre pays subit des agissements hostiles et des attaques au Parlement européen qui nous ont obligés à réévaluer notre relation avec lui », a pointé hier le président de la chambre des représentants Rachid Talbi El-Alami. « Cette campagne se poursuit avec le débat annoncé sur d'anciennes allégations d'espionnage de dirigeants d'un pays européen (ndlr: la France) », a déploré M. El-Alami, lors d'un débat au Parlement marocain à Rabat consacré aux « attaques hostiles et répétées contre le royaume ». À l'ordre du jour du Parlement européen est programmée jeudi après-midi une prétendue réunion d'experts, de défenseurs des droits humains et de journalistes sur l'affaire d'espionnage Pegasus. Une commission d'enquête a été lancée en avril 2022 au Parlement européen sur Pegasus. Le président français Emmanuel Macron, dont un numéro de téléphone portable aurait été visé, utilise ses fidèles dans les assises européennes pour cibler le Maroc. Rabat a poursuivi en diffamation des ONG et médias français qui ont révélé ou dénoncé le recours par le Maroc au logiciel Pegasus, mais ces plaintes ont été jugées irrecevables par le tribunal de Paris. « Le Maroc est depuis longtemps victime d'une tentative de déstabilisation internationale. Il n'a eu de cesse de dénoncer ces accusations injustes et fantaisistes », a déclaré Me Olivier Baratelli, avocat de Rabat dans cette affaire, intervenant en visioconférence devant les députés marocains. « Il s'agit d'une guerre méthodique (…) Le Parlement européen a une responsabilité politique, il n'est pas possible qu'il devienne une plateforme pour attaquer le Maroc », a estimé Lahcen Haddad, président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE. À la suite du vote européen, le Parlement marocain a décidé unanimement de « reconsidérer » ses relations avec l'assemblée européenne à Bruxelles, rejetant toute « ingérence » dans les affaires intérieures du Maroc. À cet effet, il a décidé mardi de créer « une commission thématique ad hoc consacrée à ladite réévaluation », composée de représentants des deux chambres du Parlement.