L'ancien chef de cabinet et l'avocat de Pedro Castillo laissent entendre que l'ancien président péruvien destitué et placé en détention provisoire «a peut-être été incité» à dissoudre le Parlement sous l'effet de psychotropes : «il ne se souvient pas» de son annonce télévisée, a affirmé vendredi 9 décembre l'un d'eux. «Je lui demande »pourquoi as-tu lu » (le décret de dissolution du Parlement) et il me répond qu'il ne s'en souvient pas», a déclaré l'ancien chef de cabinet Guidio Bellido aux journalistes après avoir rendu visite à Pedro Castillo dans la caserne de police à Lima où l'ancien président est en détention provisoire pour au moins 7 jours. Le Parquet a ouvert une enquête contre lui pour «rébellion» et «conspiration». Il y a «des indications selon lesquelles le président a été forcé de lire le message de dissolution, et celui qui a rédigé le texte l'a fait pour argumenter en faveur de la vacance» du pouvoir, a par ailleurs indiqué Guido Bellido sur Twitter. «Nous exigeons de déterminer qui étaient les architectes de cette chute». «Test toxicologique» Alors que le Parlement devait débattre d'une troisième procédure de destitution à l'encontre du président Castillo depuis son accession au pouvoir en juillet 2021, celui qui était encore à la tête du pays a fait une déclaration solennelle à la télévision, ceint de l'écharpe présidentielle, annonçant la dissolution du Parlement et la mise en place de l'état d'urgence dans le pays. Selon Guido Bellido «l'état psychologique de P. Castillo lorsqu'il a lu le message à la nation est la preuve qu'il n'avait pas toutes ses facultés». Il appelle à la réalisation d'un «test toxicologique de toute urgence» et à «libérer le Prof. Pedro Castillo», accompagnant son message sur Twitter d'une photo aux côtés de l'ex-président avec le message : «Fuerza presidente le peuple te libérera». Cette théorie selon laquelle Pedro Castillo aurait agi sous influence a déjà été développée par un de ses avocats, Me Guillermo Olivera. «Ce que je sais, c'est que lorsque l'ancien président a lu ce message écrit par d'autres personnes, quelques minutes auparavant, on lui a donné à boire, une supposée eau, et après avoir bu l'eau, il s'est senti comme étourdi», a déclaré Me Olivera à la presse devant le lieu de détention de son client. «Tout le monde a vu qu'il lisait d'une manière tremblante, et j'émets l'hypothèse qu'il était sous l'emprise d'un sédatif», a-t-il dit. Jeudi à l'aube, la police avait effectué des perquisitions à la présidence et dans certains ministères, à la recherche d'éléments dans l'enquête ouverte contre Pedro Castillo, notamment des enregistrements de caméras de surveillance.