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La France a-t-elle délaissé les études sur le Maghreb ?
Publié dans Barlamane le 18 - 09 - 2015

A chaque visite d'un chef d'Etat français au Maghreb- dans ce cas précis le Maroc- la presse et les analystes dans l'hexagone, s'en donnent a cœur joie pour décortiquer les sujets qui « dérangent », une fois épuisés ceux relatifs à la politique et surtout l'économie.
Mais en parcourant un « décryptage » dans le journal le Monde, signé Ruth Grosrichard, professeur agrégée de langue arabe et de civilisation arabo-islamique à Sciences Po Paris et contributrice pour « Le Monde Afrique », sous ce titre évocateur : Comment la France a délaissé les études sur le Maghreb, on se rend compte des lacunes qui caractérisent l'histoire de la France coloniale.
Il s'agit là comme le décrit si bien Ruth Grosrichard d'un étrange paradoxe: alors que la France a tenu des décennies durant la première place dans le domaine des études sur le Maghreb, elle ne comptera plus en 2016 à l'université qu'un seul professeur titulaire d'histoire du Maghreb. Et pourtant. Depuis 2012, François Hollande n'a pas ménagé ses efforts : deux voyages officiels en Algérie, trois en Tunisie, la seconde visite au Maroc est prévue ces 19 et 20 septembre. Les objectifs affichés sont clairs : développer la coopération en matière sécuritaire et migratoire dans un contexte régional instable ; renforcer les échanges économiques ; instaurer des relations bilatérales d'un type nouveau, fondées sur le partenariat d'égal à égal et sur la reconnaissance d'un passé colonial qui reste à apurer.
L'auteur dresse ainsi un sévère et long constat de carence pour la France, en soulignant notamment l'inquiétude manifestée par Catherine Mayeur-Jaouen et Pierre Vermeren pour ce qui est de la faible réception en France des études maghrébines menées au Maghreb. Cette faiblesse est due en grande partie à une méconnaissance de l'arabe chez certains chercheurs français concernés.
Dans son rapport, Catherine Mayeur-Jaouen fait même de ce déficit linguistique en arabe, en berbère, en langues africaines pour l'Afrique noire, etc. une raison majeure du déclin constaté.
En effet, les faits et les chiffres témoignent de manière éloquente de la précarité des études maghrébines à l'université française. Les générations formées pendant la période coloniale, n'ont pas été remplacées ; leurs successeurs, « historiens formés au feu de la guerre d'Algérie ont rarement forgé une œuvre aussi ambitieuse » que celle de leurs aînés, affirme Pierre Verneren. Pour la période plus récente, il signale le non-renouvellement des postes de plusieurs spécialistes reconnus, après leur départ à la retraite : René Galissot et Benjamin Stora à l'université de Paris 8 ; Daniel Rivet à la Sorbonne ; plus anciennement Charles-Robert Ageron à Tours ou encore Jean-Louis Miège à l'université de Provence. Même Sciences Po Paris où le Maghreb était étudié ne dispose plus, depuis 2010, d'enseignement ni de recherche sur cette aire géographique.
A en croire le Livre blanc – mis à part un professeur spécialiste du fait religieux en contexte colonial à l'université de Lyon 2 – la France n'aura plus, en 2016, qu'un seul professeur titulaire d'histoire du Maghreb, à l'université Panthéon-Sorbonne.
Certes, le tableau n'est pas si sombre, estime l'auteur, puisqu'il existe tout de même une production de connaissances sur le Maghreb dans différentes structures françaises de recherche, en France et à l'étranger. Mais, regrette Pierre Vermeren, « sans transmission directe auprès des étudiants ».
Pour Catherine Mayeur-Jaouen, l'objet « Maghreb » a perdu de sa visibilité dans la mesure où il est souvent inclus – pour ne pas dire dilué – dans des entités plus larges telles que « Monde arabe et musulman », « Mondes africains » ou en encore « Méditerranée ».
A en croire Ruth Grosrichard, l'état des lieux a de quoi inquiéter pour un pays qui a une longue histoire avec cette région et dont de nombreux citoyens français conservent des liens étroits avec elle.
A l'heure où la France entend consolider ses liens avec le Maghreb et en renouveler les modalités, le bilan ainsi dressé nous rappelle en quoi, ici, l'histoire, soutenue par la connaissance linguistique et celle de l'islam, est indispensable à la compréhension du présent , conclut-elle.


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