Des appels à une grève générale en Grande Kabylie (110 km à l'est d'Alger) à partir du 2 novembre prochain à l'appel de la coordination des comités de villages ainsi que des tendances amazighes ont retenti, samedi 29 octobre, pour dénoncer «la cherté de la vie et la situation des droits de l'homme», a appris Barlamane.com de ses sources. Des slogans hostiles au pouvoir central d'Alger et des appels à se mobiliser ornent en outre les murs de la région berbérophone. Néanmoins, «aucune formation politique n'a manifesté, jusqu'à présent, sa volonté de prendre part à cette grève». Ferhat Mehenni, président du MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie) a exprimé son soutien à cette action, qui coïncide avec la tenue du sommet arabe. Le MAK, bête noire du régime et illégal en Algérie, avait été accusé par le pouvoir de projeter des attentats contre les marches du mouvement pro-démocratie du Hirak, prétexte pour le classer comme «organisation terroriste». Des dizaines de prisonniers kabyles remplissent les prisons algériennes, avaient affirmé la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) et le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), qui qualifient cette situation d'«illégale et d'arbitraire.» Pour rappel, le bureau du haut-commissaire aux droits humains des Nations unies a exprimé des vives inquiétudes quant à la teneur des dernières lois antiterroristes adoptées en Algérie. «L'article 87 bis, en incluant dans la catégorie d'actes terroristes une large variété d'infractions, impose des sanctions disproportionnées à des actes qui ne devraient pas être traités par des législations antiterroristes», ont noté les auteurs du rapport onusien. Crise économique Le Fonds monétaire international (FMI) évalue à plus de 14% le taux de chômage en Algérie. Pénuries et explosion des prix organisées par des spéculateurs de plus en plus cupides étouffent le nord marginalisé du pays. Pour plusieurs observateurs, le régime peine à juguler l'inflation (9,4% sur un an, selon l'Office national des statistiques (ONS), à stabiliser la monnaie nationale et à maintenir l'emploi et le pouvoir d'achat des citoyens. Aussi, alors que le salaire national minimum garanti (SNMG) stagne à 20 000 dinars la Confédération des syndicats algériens (CSA) pointe le fait qu'un salaire minimum acceptable devrait atteindre quatre fois plus.