Les factions palestiniennes réunis le jeudi 13 octobre à Alger se serait accordés pour signer un rapprochement, selon toute apparence bâclé et sans concertation régionale. Les tractations sur les modalités pratiques de la réconciliation entre les deux entités n'ont même pas été évoquées. Quelques jours avant le sommet arabe, le régime algérien réunit les factions palestiniennes pour les «encourager» à sceller leur réconciliation, une manœuvre politicienne qui démontre l'obsession du pouvoir de Tebboune à récupérer le dialogue interpalestinien qui n'a jamais abouti. Pire, l'enjeu principal de la réconciliation, considérable, qui est d'alléger le blocus israélien, la pauvreté, le chômage et les pénuries d'eau et d'électricité, n'a même pas été évoqué et aucune partie régionale n'y a été conviée. Selon nos sources, le régime algérien craint un échec foudroyant de son sommet, raison pour laquelle il s'agit en coulisses, au moment où certains observateurs déplorent déjà un congrès mort-né, dissous avant d'être réuni, tant le pouvoir en Algérie ne considère la politique extérieure qu'à partir des simples rivalités d'intérêts et une chance pour amorcer la régénération de sa diplomatie décrépite. D'après nos informations, plusieurs pays arabes voient d'un mauvais œil la volonté du régime algérien de s'affranchir de toute prudence dans plusieurs dossiers sensibles, érigés en moyen d'accroissement politique plus qu'autre chose. Avant quelques années, en 2017, le mouvement islamiste Hamas et son rival modéré du Fatah ont signé au Caire un accord de réconciliation destiné à surmonter le conflit qui les déchire. Ils se sont convenus d'un transfert de pouvoirs dans la bande de Gaza, actuellement gouvernée d'une main de fer par le Hamas. Comme aujourd'hui, les détails de l'accord conclu avant cinq ans n'ont pas été divulgués dans les déclarations faites à la presse. Toutes les tentatives de réconciliation ont échoué depuis 2007, y compris celle qui avait donné lieu à un autre accord en 2011 au Caire. Des questions aussi épineuses que le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza et le sort de milliers d'hommes du bras armé du Hamas n'ont pas été abordées. L'Algérie, aussi, feint d'oublier que les deux parties n'ont pas le même poids. Entre le président Abbas, interlocuteur constant d'Israël et de la communauté internationale, et le Hamas, considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis ou l'Union européenne et banni par plusieurs pays arabes, la différence est considérable.