Les heurts entre tribus au sein des camps de Tindouf, notamment pour le contrôle de la contrebande et des circuits de la drogue, ont pris une tournure dramatique. Le camp Rabouni, abritant les «administrations» des milices du Polisario, est en pleine ébullition après la condamnation, jeudi 4 août, à 15 ans de prison par un tribunal séparatiste, de Sidi Ahmed Ould Mohamed Lamine El Bouhali, alias «Souiddah», fils du cadre dirigeant Mohamed Lamine El Bouhali, (ministre chargé des réservistes), pour trafic de drogue, a appris Barlamane.com de sources oculaires. Cela survient après quelques semaines du déclenchement de conflits tribaux ayant dégénéré en fusillades sanglantes, impliquant différents groupes de la tribu Reguibat – dont fait partie Brahim Ghali (des Ouled Taleb) – et les forces du Front Polisario. Après le verdict, des manifestations ont eu lieu et un élément de «la gendarmerie du Polisario» a tiré un coup de feu en l'air avant de s'éclipser, laissant sur place son véhicule qui a été récupéré par les foules en colère. Les cousins du condamné, issus des tribus de Rguibat-Lahcen-Ouhmad, ont investi le siège du prétendu «ministère de la défense», alors que Lamine Bouhali a fait irruption dans le siège du secrétariat général du Polisario en criant : «Où est Mouinatou (allusion à Brahim Ghali) ? Appelez-le moi». Barlamane.com avait déjà indiqué que, récemment, le siège de la police dans le camp de Smara et ses annexes à Aousserd, à Tindouf, avaient été incendiés par des manifestants remontés contre la direction du "Polisario". Dans un rapport explosif publié en octobre 2021, l'ONU a évoqué l'emprise de groupes armés et de gangs de contrebandiers dans la zone où le "Polisario" est présent, et le détournement quasi-systématique de l'aide humanitaire. En mars, lors de la 49e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, des militants sahraouis ont dénoncé «les violations, les disparitions forcées et les exactions perpétrées par le Polisario dans les camps de Tindouf, en territoire algérien».