L'un se dit « président » de « république » ; l'autre se dit « ambassadeur » auprès des Nations unies à New York. Ils ne sont ni l'un ni l'autre. Le premier est un terroriste repris de justice, le deuxième est un simple pétitionnaire auprès de la quatrième commission. Comme eux, d'autres personnages se sont affublés de titres ronflants et fantaisistes : ministres, walis, parlementaires, directeurs, etc. L'un d'entre eux, probablement dans un accès éphémère de lucidité, a reconnu il n'y a pas longtemps qu'il n'avait de ministre que le titre. Il est en réalité, dit-il, un réfugié. Or, il ne l'est pas, ni lui, ni ses semblables. Ils n'ont pas droit à ce statut, qui ne leur est pas reconnu par le pays qui les héberge, du moins pas de manière permanente. Qui sont-ils alors ? Tout au plus des apatrides. Des apatrides volontaires, en rupture de ban avec leur pays et qui ont fait le choix de s'installer dans un pays voisin, qui à Tindouf, qui à Alger. Les titres qu'ils s'attribuent sont faux, tout autant que la « république » qui a été proclamée à leur intention à l'intérieur des camps dans lesquels a été parquée une population innocente abreuvée depuis bientôt 50 ans de mots d'ordre, de chimères et de slogans creux. Faux également les « communiqués » qu'ils émettent généreusement tous les jours et qui sont complaisamment repris par les médias algériens. Tout est faux dans ce grossier montage, une vaste supercherie voulue et créée par Boumediene. Aujourd'hui, le château de sable est en train de s'écrouler. À l'Union africaine, le malaise est perceptible. Les délégués, même parmi les plus bienveillants, sont perplexes : – où s'arrête le Sahara occidental, où commence la « rasd » ? – Où s'arrête la « rasd », où commence le polisario ? – Les camps de Tindouf sont-ils peuplés de réfugiés ou de « citoyens d'une république » ? – que fait cette « république » à l'Union africaine ? – Comment est-il possible que l'Algérie accueille sur son sol une « république » dotée d'une « armée » à laquelle Alger a confié la mission d'agresser le Maroc ? Le moment de vérité approche. Les thèses d'Alger vacillent, ses certitudes d'hier tanguent, le statut de sa « république » est mis en question. Le Maroc peut aider à hâter le dénouement en aggravant le désarroi du régime algérien, qui ne recule pas devant le faux et usage de faux comme on l'a vu avec l'affaire Ben Batouche. Les « ministres » et autres « ambassadeurs » des camps de Tindouf, dont on sait qu'ils voyagent pour la plupart avec des passeports diplomatiques algériens, verraient leur mobilité passablement réduite si l'accès à certains pays clé, amis et alliés, leur était interdit.