Washington a critiqué mardi 26 avril le président tunisien Kais Saied pour s'être arrogé le droit de nommer le chef de l'Autorité électorale, en appelant au respect des règles démocratiques. «Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par la décision du président tunisien de restructurer unilatéralement l'Instance supérieure indépendante pour les élections en Tunisie», a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Ned Price. Washington «n'a cessé de communiquer aux dirigeants tunisiens l'importance de maintenir l'indépendance des principales institutions démocratiques et de garantir le retour de la Tunisie à une gouvernance démocratique», a-t-il ajouté. La semaine dernière, Kais Saied, qui accapare les pouvoirs depuis juillet, a décidé de s'arroger le droit de nommer trois des sept membres de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (Isie), dont son président. Une annonce faite à quelques mois d'un référendum et d'un scrutin législatif que cette instance doit superviser. L'administration du président Joe Biden s'était d'abord montrée prudente au moment du coup de force du chef de l'Etat tunisien l'été dernier, quand il avait suspendu le Parlement et limogé le premier ministre. Mais Kais Saied a dissous le Parlement le mois dernier, et ses détracteurs l'accusent d'instaurer une nouvelle autocratie dans le pays berceau du «Printemps arabe». Washington a dit fin mars être «profondément préoccupé» par la décision de Kais Saied de dissoudre le Parlement, en appelant à un retour rapide à un «gouvernement constitutionnel».