Le revirement de l'Espagne en faveur de la position marocaine sur la question du Sahara est «inacceptable moralement et historiquement (sic!)», a estimé samedi 23 avril au soir le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Dans une interview à des médias nationaux, la tête du régime algérien a exprimé son dépit après l'annonce le 18 mars par le gouvernement espagnol de soutenir le plan d'autonomie marocain. «Nous avons de très solides liens avec l'Etat espagnol mais le chef du gouvernement (Pedro Sanchez, ndlr) a tout cassé», a ajouté Tebboune. M. Sanchez a qualifié le plan marocain de «base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend». Dénonçant la nouvelle position de l'Espagne, Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne et a réclamé des «clarifications» avant tout éventuel retour de son représentant à Madrid. L'Espagne veut se défaire de sa dépendance algérienne pour ses approvisionnements en gaz. Début avril, le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach avait évoqué une hausse des prix du gaz livré à l'Espagne, officieusement en raison de la flambée enregistrée sur les marchés sous l'effet de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais officiellement pour châtier l'Espagne. Le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar avait alors indiqué à l'agence officielle APS qu'il n'était «pas exclu de procéder à un »recalcul » des prix avec notre client espagnol».