Après avoir rencontré en Israël des alliés arabes, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken rencontre mardi son homologue marocain afin de consolider un partenariat stratégique régional dans un climat international instable. A Rabat, M. Blinken s'entretiendra à nouveau avec son homologue marocain Nasser Bourita, présent lundi à la réunion inédite dans le désert israélien du Néguev avec trois autres ministres arabes, ainsi qu'avec le Premier ministre Aziz Akhannouch. Il rencontrera aussi au Maroc le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane. Lors de ce déplacement, ses entretiens porteront sur la sécurité bilatérale et régionale, la lutte antiterroriste au Sahel, les droits humains mais aussi l'impact économique du conflit en Ukraine, comme le risque de pénurie de blé, selon des responsables américains. A Rabat, la question du Sahara devrait figurer tout en haut de l'agenda. Dans un communiqué, le département d'Etat a réitéré le soutien américain au plan d'autonomie — « sérieux, crédible et réaliste » — présenté par le Maroc pour régler ce dossier. Parallèlement, Washington a assuré l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, de son appui pour relancer le « processus politique » sous l'égide des Nations unies. «Intérêts communs» Le département d'Etat a par ailleurs vanté un « partenariat stratégique enraciné dans des intérêts communs en faveur de la paix, la sécurité et la prospérité » de la région. Concernant la guerre en Ukraine, le Maroc n'a pas participé aux deux votes de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant l'invasion russe, se gardant ainsi de prendre position dans le conflit. Par ailleurs, Anthony Blinken aura l'occasion de discuter de sécurité régionale avec le prince Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, dit « MBZ », l'homme fort des Emirats arabes unis, qui a une résidence au Maroc. A l'instar d'Israël, les Emirats et le Maroc font front commun contre l'Iran tandis que les Etats-Unis cherchent à relancer l'accord nucléaire de 2015 avec Téhéran, censé l'empêcher de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions internationales. Le diplomate américain pourrait ainsi évoquer la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe, qui permettrait de réduire la dépendance des pays de l'Union européenne au gaz russe. Ce pipeline desservant l'Espagne et transitant par le Maroc a été fermé en octobre par l'Algérie à la suite de la rupture de ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021.