L'agence Bloomberg News a annoncé vendredi suspendre l'activité de ses journalistes en Russie après l'adoption d'une loi qui pénalise la diffusion d'«informations mensongères sur l'armée» et son invasion de l'Ukraine. «C'est avec un grand regret que nous avons décidé de suspendre temporairement notre travail de collecte de l'information en Russie», a déclaré son rédacteur en chef John Micklethwait dans un article mis en ligne sur son site. La nouvelle loi, signée vendredi par le président Vladimir Poutine, a créé des peines de prison, pouvant aller jusqu'à 15 ans de détention, pour la propagation d'informations visant à «discréditer» les forces militaires et punit également tout appel à sanctionner Moscou. Elle «semble écrite pour faire de chaque journaliste indépendant un criminel, par simple association, ce qui rend impossible de continuer à faire vivre un semblant de journalisme dans le pays», a-t-il ajouté. La chaîne américaine d'informations CNN a annoncé simultanément suspendre la diffusion de ses programmes en Russie «le temps d'évaluer la situation». Un peu plus tôt, les radiotélévisions publiques britannique BBC et canadienne CBC/Radio Canada avaient également annoncé suspendre le travail de leurs journalistes en Russie. Moscou a par ailleurs bloqué vendredi Facebook et commencé vendredi à «restreindre l'accès» à Twitter. La veille, l'emblématique station de radio Ekho Moskvy (Echo de Moscou) avait annoncé sa dissolution et la chaîne de télévision indépendante Dojd la suspension de son activité, après le blocage de leurs sites.