Ces fêtes organisées au bureau du Premier ministre sont révélées alors que Boris Johnson est vivement critiqué pour s'être rendu à un autre rassemblement interdit. Il s'est excusé auprès de la reine Elizabeth II. Une valise pleine d'alcool et des danses jusqu'au bout de la nuit, alors qu'Elizabeth II s'apprêtait à enterrer son époux : de nouvelles révélations sur les fêtes tenues au cœur du pouvoir britannique viennent conclure une semaine désastreuse pour Boris Johnson, désormais ouvertement contesté au sein de sa majorité. Des membres du personnel travaillant au bureau du Premier ministre britannique Boris Johnson au 10 Downing Street ont organisé une fête le 17 avril dernier en plein confinement et à la veille des funérailles du prince Philip, a affirmé jeudi The Telegraph. Alors que le pays était en deuil, conseillers et fonctionnaires se sont retrouvés pour fêter le départ de deux membres de l'équipe du chef du gouvernement, le directeur de la Communication James Slack et l'un des photographes personnels de Boris Johnson, dans deux soirées distinctes. Au même moment, les règles édictées à Downing Street précisaient que les rassemblements en intérieur étaient interdits. Seulement six personnes étaient autorisées à converger en extérieur. Boris Johnson s'est excusé Ces scènes de liesse contrastent également avec la cérémonie funéraire organisée le lendemain en hommage au Prince Philip. Les images de la reine Elizabeth II, assise seule au premier rang dans l'église, en raison des restrictions liées au Covid-19, avaient alors symbolisé les rigueurs du confinement au Royaume-Uni. «La reine était assise seule, en deuil, comme tant d'autres à l'époque, affectés par le traumatisme personnel et le sacrifice, afin de respecter les règles dans l'intérêt national», a dénoncé sur Twitter Angela Rayner, la cheffe adjointe du Labour, principale formation d'opposition. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement britannique, James Slack, a présenté vendredi des excuses «sans réserve pour la colère et la peine occasionnées». «Cet événement n'aurait pas dû se produire à l'époque», a-t-il ajouté, disant en assumer «toute la responsabilité». Les services du Premier ministre ont également dressé une lettre d'excuse à la reine Elizabeth II. Ces nouvelles révélations sont publiées au moment où le Premier ministre bataille pour son maintien à la tête du gouvernement. Mercredi, le dirigeant conservateur âgé de 57 ans a présenté ses excuses au Parlement pour avoir participé à une fête le 20 mai 2020 dans les jardins de sa résidence officielle, affirmant avoir alors pensé qu'il s'agissait d'une réunion de travail. L'événement, pour lequel une invitation avait été envoyée par son secrétaire à une centaine de personnes avec la suggestion d'amener leurs bouteilles, s'est déroulé pendant une période traumatisante pour les Britanniques. En pleine première vague de Covid-19, seules deux personnes étaient autorisées à se retrouver à l'extérieur et nombre de Britanniques n'ont pas pu dire adieu à leurs proches mourants. L'opposition demande sa démission Immédiatement, les partis de l'opposition, les travaillistes en tête qui l'ont accusé de mensonge, ont réclamé sa démission, tandis que les membres de son gouvernement lui ont dans leur majorité apporté leur soutien, sur Twitter ou dans les médias. «Le Premier ministre a bien fait de présenter ses excuses et je soutiens sa demande de faire preuve de patience» en attendant les résultats de l'enquête interne menée par la haute fonctionnaire Sue Gray, a sobrement déclaré son ministre des Finances Rishi Sunak, perçu comme un potentiel candidat au poste de Premier ministre. Attendues au mieux la semaine prochaine, les conclusions de cette enquête interne s'annoncent désormais déterminantes pour le destin de Boris Johnson. Ce scandale vient s'ajouter à des accusations de corruption et de favoritisme à l'encontre du Premier ministre. Boris Johnson, arrivé triomphalement au pouvoir en juillet 2019 avec le parti conservateur, a depuis vu sa popularité longtemps inoxydable dégringoler dans les sondages. L'un d'eux, réalisé par YouGov pour le Times avant ses excuses, donne au Labour une large avance de dix points, une première en près d'une décennie. Jeudi, le chef du gouvernement a échappé aux caméras et aux questions des médias : cas contact Covid, il a annulé une visite prévue dans un centre de vaccination.