Les législateurs algériens enquêteront sur les pénuries de certains aliments qui font craindre de nouvelles manifestations dans ce pays de l'OPEP. Bloomberg signale sur la base d'un communiqué de l'agence de presse officielle algérienne, APS, que la chambre haute du parlement algérien a annoncé la création d'une commission « sur les pénuries et la spéculation sur les produits alimentaires de base ». Les augmentations persistantes des prix internationaux des graines oléagineuses, du lait en poudre et des céréales mettent davantage de pression sur les finances en difficulté de l'Algérie, qui subventionne fortement les produits alimentaires de base tels que l'huile de table, le lait et le pain, commente Bloomberg. Le groupe américain spécialiste des marchés financiers et dans l'information économique relève que les revenus du pétrole et du gaz ont augmenté en 2021, mais que le pays est toujours confronté à une augmentation de son déficit budgétaire. Les autorités accusent les spéculateurs de causer les pénuries alimentaires pour profiter de marges plus élevées. Malgré des contrôles stricts sur les médias locaux, de nombreux Algériens se sont tournés vers les réseaux sociaux pour exprimer leur frustration, poursuit Bloomberg. Dans un post publié vendredi 7 janvier, un citoyen algérien a demandé officiellement aux autorités de la ville de Batna, dans le nord-est du pays, d'adopter deux chèvres laitières, pour compenser ce qu'il a dit être l'absence de lait dans les magasins de la ville. Le gouvernement algérien a intensifié ses efforts pour réduire la facture massive des importations alimentaires depuis que les manifestations de 2019 exigeant un régime démocratique dans ce pays étroitement contrôlé, ont forcé le dirigeant au long mandat Abdelaziz Bouteflika à démissionner, rappelle Bloomberg. Le gouvernement prévoit de réduire les dépenses en subventions alimentaires qui coûtent environ 17 milliards de dollars chaque année, une fois qu'un mécanisme de compensation pour les ménages algériens les plus nécessiteux entrera en vigueur à une date encore à déterminer, conclut Bloomberg ce 8 janvier.