Une enquête a été ouverte le 14 septembre, après qu'une vidéo montrant l'agression sexuelle d'une jeune femme en pleine rue à Tanger a fait le tour des réseaux sociaux. Un mineur a été condamné par le tribunal Tanger à un an de prison pour «harcèlement sexuel» et «outrage public à la pudeur». L'auteur présumé de la vidéo, un mineur de 15 ans, interpellé, a été placé en garde à vue et n'a pas encore été jugé. Les images virales montrent un individu qui marche derrière une jeune femme et lui soulève la robe, lui touchant le postérieur, en plein jour dans un quartier de la ville de Tanger, avant de s'enfuir en courant sur fond sonore de ricanements de l'auteur de la vidéo, ont choqué l'opinion publique. Ces images ont suscité des réactions contrastées sur les réseaux sociaux. Car si certains désapprouvent, d'autres s'en sont pris à la victime, jugeant sa tenue «indécente». Les médias locaux et défenseurs des droits de l'homme ont immédiatement condamné le harcèlement de la jeune femme, tirant la sonnette d'alarme sur la récurrence de ce phénomène. «La lutte contre l'impunité des agresseurs doit être érigée en priorité, seule manière d'encourager les victimes à rompre le silence», avait réagi sur Twitter la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Amina Bouayach. En 2018, après des débats houleux, une loi contre les violences faites aux femmes est entrée en vigueur. Pour la première fois, elle rend passible de peines de prison des actes «considérés comme des formes de harcèlement, d'agression, d'exploitation sexuelle ou de mauvais traitement». Selon des chiffres officiels, près de deux Marocaines sur trois sont victimes de violences. Et les lieux publics sont les endroits où la violence physique à leur égard est la plus manifeste. Ces molestations sexuelles revêtent un caractère collectif et décomplexé, de la part de jeunes se considérant comme «défenseurs de la vertu», regrette Nouzha Skalli, qui dénonce une «idéologie moyenâgeuse et dangereuse».