Depuis un quart de siècle, l'Algérie expédie vers l'Espagne des milliards de mètres cubes de gaz naturel via un gazoduc traversant le Maroc, abandonné par le régime. Les premières conséquences sont là. L'Espagne a subi une «restriction» de 54 heures dans l'approvisionnement en gaz de l'Algérie via le gazoduc Medgaz, qui relie le sol algérien et l'espagnol via Almeria, rapporte le site Okdiario. Cela a été notifié par Enagás dans une alerte lancée sur le marché, dans laquelle l'opérateur énergétique espagnol a mis en garde contre une «restriction» supposée durer de lundi à mercredi. La date de communication de la baisse du débit d'arrivée de gaz est intervenue mardi 30 novembre. Et la cause peut, en fait, être la plus alarmante de toutes, dit Okdiario : «Medgaz signale une restriction de débit. Medgaz est le gazoduc qui approvisionne l'Espagne en gaz depuis l'Algérie et c'est là que Sánchez a mis tous ses espoirs de maintenir l'approvisionnement sans problème après la fermeture du gazoduc du Maghreb, qui traverse le Maroc et atteint l'Espagne par le détroit» «Le lieu de détection de l'alerte de baisse d'approvisionnement a été Almeria, le point d'entrée du seul gazoduc qui reste ouvert en provenance d'Algérie. L'alerte a été lancée par le gestionnaire du tube Medgaz lui-même. Et l'explication ne cache pas que la baisse de l'offre s'est produite au point d'interconnexion du gazoduc», a-t-on indiqué. «Malgré cela, Pedro Sánchez continue de nier la situation et offre de prétendues garanties que le flux de gaz naturel est pleinement garanti» note le journal. «Le débit gazier est resté à un niveau minimum très bas de 2 703 GWh entre 6h00 et 19h00. Une longue période pendant laquelle les niveaux sont allés dans une bande étrangement réduite coïncidant avec un marché absolument stressé et avec des prix exorbitants. En fait, à 8h00 du matin, il a atteint un minimum même pas reflété par ce graphique car il était en dehors de la fourchette avec un niveau de 2 630 GWh. Et pendant ces 13 heures, le qualificatif même utilisé par Enagás pour la situation était « alerte », un niveau supérieur à celui de « vigilance »», a-t-on mentionné. Medgaz, «qui devait résoudre les éventuels problèmes d'approvisionnement dus à la coupure de l'autre gros gazoduc», ne remplit pas sa mission. «La réalité est que l'approvisionnement a déjà été coupé par le tuyau maghrébin. Les compagnies d'électricité ont également mis en garde contre la possibilité de pannes de courant en janvier. Et le réseau électrique espagnol lui-même a communiqué sa prévision d'un mois de janvier avec peu de production d'électricité éolienne et solaire. C'est d'ailleurs pour cette raison que le gouvernement a donné l'ordre d'importer tout le gaz liquéfié possible d'Algérie par bateau. Mais la vérité est que près d'un mois après la passation de cette commande, les réserves de gaz liquéfié sont actuellement 21,1 % inférieures aux attentes», a-t-on détaillé.