"C'est seulement au Maroc, à Essaouira, que sont désormais visibles les vestiges les plus emblématiques et les plus complets de la naissance des cycles préindustriels et industriels de la culture et de la production du sucre dans le monde", a déclaré, lundi, M. André Azoulay, conseiller du roi Mohammed Vi et président-fondateur de l'Association Esaouira- Mogador. Saluant "l'expertise, la générosité et le volontarisme" d'une équipe de scientifiques français (MM. André Bonnal, Gilles Texier et Edouard Pottier), vivant à Essaouira et qui ont pendant des années travaillé sur ce "legs souiri" de la période saâdienne, le conseiller royal a mis en relief "l'exceptionnelle qualité et dimension des vestiges de la sucrerie d'Ida Ougard, vestiges impressionnants et portant le sceau d'Ahmed El Mansour Eddahbi qui avait fait le choix de faire du Maroc l'un des pays leaders dans le monde de la production sucrière à cette époque". Après l'éradication partout ailleurs, de la péninsule ibérique à l'Amérique latine, de toute trace physique de cette industrie, la sucrerie saâdienne d'Essaouira est désormais "le site unique dans le monde d'un secteur agro-alimentaire et industriel qui avait connu son âge d'or au XVIe siècle", a souligné M. Azoulay, qui s'exprimait lors d'une journée de concertation, dans la cité des Alizés, sur la valorisation de ce site, organisée par "Essaouira Innovation LAB", en présence du gouverneur de la province, Adil El Maliki et d'un parterre d'experts et d'acteurs de divers horizons. "Ce sera un autre espace, un autre témoignage à ajouter à la très riche palette du répertoire patrimonial d'Essaouira en passe de devenir un espace référentiel incontournable pour une lecture exhaustive de l'histoire de l'humanité depuis la période de l'Homo-Sapiens avec la découverte de la grotte de Bizmoune, datée de 150 000 ans qui n'a pas fini de nous livrer ses trésors et ses enseignements", a conclu le M. Azoulay.