La France a annoncé mercredi des mesures de rétorsion sur les licences de pêche post-Brexit. Paris est «ouvert aux discussions» si Londres «respecte ses engagements», a déclaré jeudi le premier ministre Jean Castex, au lendemain d'annonces de mesures de rétorsion par le gouvernement français sur les licences de pêche post-Brexit, jugées «décevantes et disproportionnées» par les Britanniques. «Nous sommes ouverts en permanence aux discussions, matin, midi et soir», a-t-il dit, rappelant une nouvelle fois que «les Britanniques doivent respecter leurs engagements», lors d'un déplacement à Lorient (Morbihan). «Comprenez que nous soyons intransigeants sur le fait que (…) les engagements souscrits soient tenus», a poursuivi le chef du gouvernement français. Avant d'affirmer: «Nous veillerons au respect de nos intérêts et au respect de la parole donnée.» Des mesures de rétorsion annoncées Mercredi, la France a annoncé qu'en l'absence de progrès sur les licences de pêche post-Brexit, s'appliquerait à partir du 2 novembre une première série de mesures: l'interdiction de débarquement de produits de la mer britanniques dans tous les ports français, un renforcement des contrôles douaniers, sanitaires et de sécurité des navires britanniques, ainsi qu'un contrôle des camions à destination et en provenance du Royaume-Uni, principalement à Calais. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a également évoqué une possible «deuxième série de mesures», «avec notamment des mesures énergétiques qui ont trait à la fourniture d'électricité pour les îles anglo-normandes», qui dépendent d'un câble sous-marin avec la France pour leur approvisionnement. Il pourrait s'agir d'une hausse des tarifs. Le gouvernement britannique avait jugé mercredi soir ces mesures «décevantes et disproportionnées» et prévenu qu'elles feraient l'objet «d'une réponse appropriée et calibrée». Le premier ministre a dit jeudi «ne pas demander mieux qu'une désescalade intervienne», assurant pour sa part que les Britanniques avaient «toutes les clés pour la réaliser». «L'escalade n'est pas du fait de la France», a-t-il insisté. La moitié des licences de pêche accordées selon Paris Les licences de pêche post-Brexit sont à l'origine de la querelle entre les deux voisins. Paris accuse Londres de n'avoir accordé qu'environ la moitié des licences de pêche demandées par les bateaux français, malgré la fourniture des documents réclamés par les autorités britanniques. Au 29 septembre, selon le ministère de la Mer, il manquait 75 licences sur 175 demandées aux autorités britanniques, et 105 sur 211 demandées à Jersey. Guernesey a, pour sa part, accordé 64 licences provisoires à des navires français. Les Britanniques auraient donné quelques autorisations supplémentaires ces dernières semaines mais «on n'est pas au bout du compte», estime-t-on côté français. Outre-Manche, à l'inverse, on considère que 98 % des licences de pêche ont été accordées». Un porte-parole du premier ministre britannique assurait mercredi n'avoir eu «aucun contact formel» avec le gouvernement français sur ces mesures de rétorsion mais que Londres continuait «à travailler» sur l'examen des demandes.