La coalition de forces spéciales européennes qui assure aujourd'hui essentiellement l'accompagnement au combat des forces armées maliennes est confrontée aux caprices du régime algérien, qui a affirmé que les avions militaires français ne seront désormais plus autorisés à survoler le territoire national. L'Algérie a interdit, dimanche 3 octobre, le survol de son espace aérien aux avions militaires français devant transiter audessus de son territoire. «Une décision qui concerne au premier chef les avions de l'opération Barkhane et les quelque 5 000 militaires français déployés au Sahel. Selon l'état-major des armées, seuls deux vols logistiques ont été concernés jusqu'à présent» rapporte Le Monde ce lundi 4 octobre. «Les Français auraient découvert le veto algérien en fin de matinée, dimanche, en déposant leurs plans de vol. À ce stade, la position de Paris consiste plutôt à relativiser l'impact de cette interdiction. Les avions de chasse ou les drones qui opèrent au Sahel décollent essentiellement à partir de Niamey, au Niger, et n'ont pas besoin de survoler le territoire algérien. Les opérations sont actuellement concentrées dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso» rapporte la même source. Selon Le Monde, «la gêne potentielle concerne plus le ravitaillement des hommes de Barkhane ou les forces spéciales qui travaillent en cheville avec eux, notamment à partir de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.» «Alors que certaines sources font état de la volonté de l'Algérie de suspendre également le ravitaillement en carburant des forces françaises dans le nord du Mali, où les derniers effectifs et matériels sont en train d'être retirés dans le cadre du réaménagement de Barkhane» indique-t-on. «La décision d'Alger intervient néanmoins dans une phase sensible pour Paris. Depuis plusieurs semaines, le départ définitif des forces françaises de ses bases de Tessalit, Kidal et Tombouctou – prévu pour début 2022 afin de resserrer ses effectifs plus au sud vers Gao et le Niger – demeure officiellement suspendu à des discussions avec les Forces armées maliennes (FAMa) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma)» détaille Le Monde. «Le faible niveau opérationnel des FAMa, associé au mandat principalement défensif de la Minusma, fait dire à beaucoup d'observateurs que le rôle de l'Algérie sera déterminant dans ce passage de relais pour la stabilité de cette région. Alger a toujours considéré cette zone, qui fut la première à passer sous la coupe djihadiste en 2013, comme son arrière-cour, et a été le principal médiateur des accords signés en 2015 entre l'Etat malien et des groupes armés» a-t-on conclu.