Le chef de l'organisation Etat islamique dans le grand Sahara a été tué par les forces françaises, a annoncé Emmanuel Macron. Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, ancien mercenaire du Polisario, était l'émir de ce groupe djihadiste considéré comme responsable de la plupart des attaques meurtrières sur les territoires du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Le géopolitologue Aymeric Chauprade a évoqué, dans un tweet, les accointances entre le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, et la nébuleuse terroriste. «En 2002 déjà j'analysais la porosité entre le Polisario et le djihadisme dans le Sahara Certains en France en doutaient. Nous sommes quand même arrivés au point où un Sahraoui, ancien du Polisario, était devenu chef de l'Etat islamique dans le Sahara» a-t-il écrit. En 2002 déjà j'analysais la porosité entre le #Polisario et le djihadisme dans le #Sahara Certains en France en doutaient. Nous sommes quand même arrivés au point où un Sahraoui, ancien du Polisario, était devenu chef de l'Etat islamique dans le Sahara. #Maroc #SaharaMarocain https://t.co/6WXw3m1rdB — Aymeric Chauprade (@a_chauprade) September 16, 2021 L'EIGS, créé en 2015 par Adnan Abou Walid al-Sahraoui, est un ancien membre du Front Polisario, puis de la mouvance jihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), et avait été désigné comme ennemi prioritaire au Sahel, lors du sommet de Pau (sud-ouest de la France), en janvier 2020. Il est en effet considéré comme étant à la manœuvre de la plupart des attaques dans la région des trois frontières, un vaste espace aux contours vagues à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso, des pays qui comptent parmi les plus pauvres du monde. Cette zone constitue la cible récurrente d'attaques de deux groupes armés djihadistes: l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaïda. L'EIGS a perpétré des attaques particulièrement meurtrières, visant civils et militaires, au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Il avait pris pour cible des soldats américains dans une attaque meurtrière en octobre 2017, au cours de laquelle quatre soldats américains des Forces spéciales et quatre Nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo, près du Mali, dans le sud-ouest du Niger. Fin 2019, l'EIGS avait mené une série d'attaques d'ampleur contre des bases militaires au Mali et au Niger. Et le 9 août 2020, au Niger, le chef de l'EIGS avait personnellement ordonné l'assassinat de six travailleurs humanitaires français et de leurs guide et chauffeur nigériens. Cette attaque contre des jeunes engagés dans l'humanitaire avait suscité une vive émotion en France et au Niger.