Quatorze personnes ont été tuées dimanche au Niger dans une attaque à Banibangou (ouest), près de la frontière avec le Mali, une région où les civils sont régulièrement la cible de djihadistes présumés, a annoncé lundi soir le gouvernement nigérien. «L'attaque qui a ciblé des populations civiles fait état de quatorze morts dont neuf dans un champ, trois dans le dit village et deux sur leur chemin de retour (des champs). Un blessé a été évacué à l'hôpital de Niamey», a précisé le ministère nigérien de l'Intérieur dans un communiqué lu à la radio publique. Selon le ministère, l'attaque menée par «des individus non encore identifiés, armés, à moto» a visé dimanche «aux environs de 15h00 (14h00 GMT)» le village de Wiyé, situé dans la commune de Banibangou, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière du Mali. «Des mesures sécuritaires et sanitaires sont renforcées dans la zone» et «une enquête est ouverte» pour «retrouver et traduire devant les tribunaux compétents les auteurs de ces attaques lâches et barbares», a ajouté le ministère. Banibangou est une commune de la région de Tillabéri, dans la zone dite des «trois frontières» entre Niger, Burkina Faso et Mali, théâtre depuis des années d'actions sanglantes de groupes djihadistes liés à Al Qaïda et à l'Etat islamique (EI). Dans cette commune, des djihadistes présumés avaient attaqué mi-mars des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire et ciblé un village, tuant 66 personnes, selon un bilan officiel. Le 24 juin, dix-neuf personnes ont été tuées lors d'attaques contre des villages dans Tondikiwindi, une commune voisine de Banibangou. Le territoire de cette commune rurale de Tondikiwindi avait aussi été la cible en janvier d'attaques particulièrement meurtrières sur les villages de Tchoma Bangou et Zaroumadereye, au cours desquelles 100 civils avaient été tués par des hommes armés venus à moto qui avaient fui vers le Mali voisin. La région de Tillabéri demeure instable malgré d'importants efforts pour tenter de la sécuriser. Un contingent de 1200 soldats de l'armée tchadienne, réputée la plus aguerrie de la région, a été déployé dans la zone des trois frontières, dans le cadre de la force multinationale antidjihadiste du «G5 Sahel» regroupant cinq pays (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad).