L'annonce est tombée dimanche 18 juillet dans la soirée. «L'Algérie a décidé de rappeler immédiatement en consultation son ambassadeur à Rabat», ont fait savoir plusieurs sources algériennes. L'Algérie a annoncé, dimanche 18 juillet, avoir décidé du rappel pour consultation de son ambassadeur à Rabat, en réaction à des déclarations de l'ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, selon des sources algériennes locales. Qualifiant les déclarations du responsable marocain de «gravissimes», ces médias ont pointé le prétendu «caractère irresponsable» des propos visés. Le Front Polisario invoque le droit des peuples à l'autodétermination, appuyé par l'Algérie, qui dénie ce même droit au peuple kabyle. L'Algérie «se dresse en fervent défenseur du droit à l'autodétermination, et refuse ce même droit au peuple kabyle, l'un des peuples les plus anciens d'Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère» a déclaré M. Hilale. Il a ajouté que «l'autodétermination n'est pas un principe à la carte. C'est pourquoi le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l'autodétermination». Les sources de tensions – parfois marquées par des rappels d'ambassadeur pour «consultation» – sont relativement fréquentes entre Rabat et Alger. La frontière algéro-marocaine est fermée depuis 1994 et les deux pays entretiennent des relations tumultueuses, en particulier à cause des ingérences du régime algérien dans les affaires marocaines. Pour rappel, le chef du Polisario, protégé par le régime miliaire d'Alger, était arrivé le 18 avril en Espagne dans le plus grand secret, à bord d'un avion médicalisé de la présidence algérienne et muni de faux papiers. Début juin, encore malade, il «a pu quitter l'Espagne à bord d'un avion civil depuis l'aéroport de Pampelune», à destination de la capitale algérienne pour y recevoir un complément de soins. Une tragicomédie dont les protagonistes principaux sont un régime illégitime et un criminel de guerre accusé «d'arrestation illégale, tortures et crimes contre l'humanité».