Un de ces chantiers essentiels lancés par le roi Mohammed VI est le projet de généralisation de la protection sociale, et qui se veut une étape importante sur la voie de la promotion de la justice sociale et spatiale et de la préservation de la dignité des citoyens. Véritable révolution sociale, ce chantier démontre la volonté de bouger envers les couches vulnérables. Trois conventions-cadres relatives à la généralisation de l'assurance maladie obligatoire de base ont été signées au profit de plusieurs catégories : les travailleurs indépendants, les individus non-salariés exerçant une activité privée, les artisans et professionnels de l'artisanat, et les agriculteurs. Ce projet d'envergure, qui bénéficiera dans un premier temps aux agriculteurs, artisans et professionnels de l'artisanat, aux commerçants, professionnels et prestataires indépendants soumis au régime de contribution professionnelle unique (CPU), au régime de l'auto-entrepreneur ou au régime de la comptabilité, devra s'étendre, dans un second temps, à d'autres catégories dans la perspective de la généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens. La généralisation de la protection sociale représente un levier d'intégration du secteur informel dans le tissu économique national, de façon à garantir la protection de la classe ouvrière et de ses droits, ainsi qu'un tournant décisif sur la voie de la réalisation d'un développement équilibré et intégré. Il a pour objectifs la généralisation de l'Assurance maladie obligatoire de base durant les années 2021 et 2022, et ce par l'élargissement de l'assiette des bénéficiaires de cette assurance pour inclure les catégories vulnérables bénéficiant du Régime d'assistance médicale et la catégorie des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées, qui exercent une activité libérale, de sorte que 22 millions de personnes supplémentaires bénéficient de cette assurance, qui couvre les frais de traitement, de médicaments et d'hospitalisation. Ce chantier inédit vise également la généralisation des allocations familiales durant les années 2023 et 2024, en permettant aux ménages, qui n'en bénéficient pas, de toucher des indemnités couvrant les risques liés à l'enfance ou des indemnités forfaitaires. Il s'agit aussi de l'élargissement, en l'an 2025, de l'assiette des adhérents aux régimes de retraite pour inclure les personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d'aucune pension, à travers la mise en application du système des retraites propre aux catégories des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées qui exercent une activité libérale, afin d'englober toutes les catégories concernées. Il sera également question de la généralisation en 2025 de l'indemnité pour perte d'emploi en vue de couvrir toute personne exerçant un emploi stable, à travers la simplification des conditions pour bénéficier de cette indemnité et l'élargissement de l'assiette des bénéficiaires. Le projet de généralisation de la protection sociale vise pour l'essentiel l'amélioration des conditions de vie des personnes souffrant d'une grande vulnérabilité et la démocratisation de l'accès aux soins de santé dans le cadre d'une politique de proximité. «11 millions de citoyens indépendants et leurs familles bénéficieront de l'assurance maladie obligatoire de base en 2021», selon Mohamed Benchaâboun. Au total donc, au cours des deux prochaines années, 22 millions de citoyens devraient être couvert contre la maladie (frais de médicaments et d'hospitalisation), avec le même panier de traitements couverts par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour les travailleurs issus du secteur privé et public.