Kadijatou Mahmoud, violée par le chef des séparatistes, demande justice à l'Espagne qui accueille son violeur. Dans un article publié par La Razón, quotidien espagnol généraliste, Kadijatou Mahmoud interpelle la justice espagnole sur l'affaire de son viol par Brahim Ghali. Kadijatou Mahmoud est née en juillet 1991 dans les camps de Tindouf, en Algérie, et a pris part depuis 1996 au programme «Vacances en Paix». Elle revenait dans les camps pour rendre visite à sa famille biologique et traduire lors de festivals et de campagnes organisés par des ONG préoccupées par le sort des sahraouis, rappelle la même source. «Je n'avais que 18 ans, j'étais vierge. Brahim Ghali m'a violée. C'est la pire chose qui puisse arriver à une femme, surtout dans notre société qui est fortement conservatrice», raconte-t-elle, précisant que son agression sexuelle a eu lieu lors d'un rendez-vous aux services consulaires à 19h00. En effet, l'affaire du viol de Khadijatou Mahmoud remonte à 2010. Afin de quitter les camps de Tindouf pour assister à une conférence à l'invitation d'une ONG italienne, la victime devait passer par la soi-disant ambassade de l'entité fantoche à Alger. En se rendant sur les lieux, elle a été sauvagement violée par Brahim Ghali. Complètement désorientée, Khadijatou Mahmoud s'est rendue chez un médecin privé, accompagnée d'une amie. Après avoir retrouvé ses esprits, Khadijatou a raconté sa mésaventure à sa mère biologique, laquelle lui a recommandé de ne pas dénoncer son violeur et de ne pas chercher de problèmes qui risqueraient de salir son honneur. Mais une fois en Espagne, de nouveau avec sa famille d'accueil, elle a pris son courage à deux mains et a déposé plainte, en 2013, auprès de l'Audience nationale. Khadijatou bénéficie du statut d'apatride, quand bien même elle vit avec ses parents adoptifs espagnols. Cette situation a constitué, selon elle, un obstacle au moment de saisir la justice, car les faits se sont déroulés en Algérie et que son violeur est sahraoui. L'Audience nationale a fini par rejeter sa plainte en 2018. Khadijatou espère qu'après le mouvement #MeToo et l'affaire de viol de La Manada, sa future plainte contre Ghali sera acceptée. «Je vis au jour le jour avec l'idée qu'un jour justice me sera rendue. Je ne vais pas m'arrêter», ajoute-t-elle, soulignant que tout au long de cette aventure douloureuse, elle s'est sentie très seule, cependant, elle avoue qu'elle a la force et le soutien pour continuer. La présence de Brahim Ghali en Espagne lui a fait revivre son calvaire. «Je n'ai pas dormi depuis plusieurs jours», confie la jeune femme. «Je ne comprends pas comment cet homme a pu entrer en Espagne en toute impunité. C'est un criminel», s'indigne-t-elle. Pour Khadijatou, le moment est idéal pour que les autorités espagnoles l'arrêtent ou lui interdisent de quitter le territoire, étant donné qu'il fait l'objet de poursuites judiciaires pour plusieurs affaires. Pour rappel, les victimes de Brahim Ghali ont réclamé la semaine dernière l'arrestation immédiate de leur tortionnaire, admis dans un hôpital à Logroño, près de Saragosse, sous une fausse identité et avec des papiers falsifiés pour échapper à la justice espagnole.