Le rythme « très lent » d'expulsions de marocains en situation illégale en Allemagne ne semble guère satisfaire les autorités allemandes, alors que du côté marocain on tente de coopérer. Cependant, force est de constater que le nombre de rapatriements est largement inférieur comparé notamment à celui de la Tunisie, estime vendredi la Deutsche Welle (DW). Selon des statistiques du ministère allemand de l'Intérieur, seuls 35 expulsions ont eu lieu vers le Maroc et 25 vers l'Algérie, durant les premiers quatre mois de l'année en cours, contre 50 pour la Tunisie, soit le triple comparé à 2015. Pourtant, se demande DW, lors de la visite du ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maiziere, son homologue marocain Mohamed Hassad avait fait preuve de bonne volonté et promis des résultats. « Nous avons convenu d'agir contre ceux qui profitent de la migration en Allemagne en prétendant être des réfugiés », avait alors déclaré Mohamed Hassad, allusion faite aux marocains se faisant passer pour des syriens Alors qu'est ce qui fait que le nombre d'expulsions reste encore très bas ? Selon DW, personne ne veut expliquer cela ouvertement, ni l'Allemagne, ni le Maroc. En Allemagne, indique DW, la Police fédérale, les ministères de l'intérieur des Etats allemands et les centaines d'agents d'immigrations sont responsables de l'organisation et de la préparation des expulsions. La question donc est de savoir comment ce triangle complexe d'organisations fonctionne. Des noms des personnes concernées écrits de manière incorrecte, et l'échange de données compliqués figurent, selon la DW, parmi les sources d'erreur qui peuvent retarder la procédure d'expulsion. Ajouter à cela le fait que les expulsions se font par avion, avec les marocains expulsés qui ne peuvent effectuer le voyage retour qu'à bord de leur compagnie nationale la RAM. Comme dans de nombreux pays, le commandant de bord est le seul à décider si 'il accepte ou pas un expulsé surtout lorsqu'il fait preuve de résistance.