Une enquête a été ouverte après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo d'un adolescent accusant des policiers d'«attouchements sexuels». En Algérie, cinq militants du mouvement antirégime du Hirak ont été écroués, jeudi 8 avril, dans le cadre d'une enquête sur des allégations de torture sur un mineur, a indiqué une association de soutien aux détenus d'opinion. Les cinq hommes ont été placés en détention provisoire après avoir été entendus par un juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed à Alger, a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Ces militants, dont le jeune «poète» du Hirak, Mohamed Tadjadit, ont été arrêtés dimanche et lundi à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo d'un mineur de 15 ans accusant des policiers d'«attouchements sexuels» après son arrestation lors d'une marche de protestation, samedi à Alger. Ils sont poursuivis pour «association de malfaiteurs», «diffusion de fausses informations de nature à troubler l'ordre public», «atteinte à la vie privée d'un enfant et son exploitation à des fins contraires à la morale», «incitation à la débauche» et «détention de stupéfiants», selon des avocats. Une enquête a été ouverte par le procureur de la République après la diffusion sur des réseaux sociaux de cette vidéo, dans laquelle Mohamed Tadjadit apparaissait notamment au côté du jeune garçon, traumatisé et en sanglots, à sa sortie samedi soir du commissariat. Dans une seconde vidéo postée dimanche sur YouTube, l'adolescent raconte avoir été «maltraité» par des policiers qui auraient essayé de le violer. Le procureur général d'Alger, Sid Ahmed Mourad, avait fait savoir lundi soir, lors d'une conférence de presse, que selon un rapport médical, le mineur n'avait pas subi d'acte «contre-nature». «Le seul fait que l'adolescent a rapporté est d'avoir été poussé par-derrière avec une antenne d'un talkie-walkie» par un policier, avait ajouté le procureur général. Mardi, à l'issue d'une réunion du Haut conseil de sécurité, le président Abdelmadjid Tebboune a mis en garde les manifestants du Hirak contre tout «dérapage» et des «activités non innocentes» qui «tentent d'entraver le processus démocratique en Algérie». Vingt-quatre manifestants du Hirak ont été écroués lundi pour «atteinte à l'unité nationale» après avoir été interpellés lors d'une marche samedi à Alger, selon le CNLD.