Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l'Homme, le département d'Etat américain relève qu'aucune disparition forcée ni homicide volontaire par ou au nom des autorités n'ont été signalés au Maroc en 2020. Le conseil national des droits de l'homme (CNDH) a poursuivi la coopération avec le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) sur les cas de disparition non résolus concernant la période entre 1956 et 1992, indique le rapport précisant que le parlement a adopté, en mars 2020, une loi stipulant le financement de formations en médecine légale afin de renforcer les mécanismes d'identification des indices de torture et d'abus. Par ailleurs, le rapport souligne que le CNDH a publié un rapport faisant état que des responsables des services de sécurité avaient soumis un détenu à la prison de Souk Larbaâ, relevant de la province de Kénitra, à la torture et aux traitements dégradants. Une enquête dans ce cadre est toujours en cours par la délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, fait-on observer. Au cours de l'année 2020, une vingtaine de plaintes pour torture ou traitements dégradants ont été déposées auprès de la justice, et seul un cas demeure en cours d'enquête. De janvier à juin 2020, la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a mis en place un mécanisme interne d'enquête sur les actes de torture et de mauvais traitements. Ce mécanisme a enquêté sur quatre affaires impliquant six agents de police, suite à quoi cette direction générale a réprimandé et infligé des sanctions administratives à deux fonctionnaires, et transfert à la justice deux autres affaires, impliquant quatre autres fonctionnaires de police, poursuit le rapport. En outre, le CNDH a indiqué avoir ouvert des enquêtes sur 28 plaintes pour torture ou traitement dégradant, entre le premier janvier et le 31 août 2020. Selon le même document, les rapports de torture ont diminué au cours des dernières années. En janvier 2020, l'épouse d'Abdelkader Belliraj, purgeant une peine d'emprisonnement à perpétuité suite à des accusations liées au terrorisme, a déclaré à human rights watch que son époux avait été privé, depuis 2016, de contacter d'autres détenus, comme il fait l'objet de maintien en détention 23 heures par jour. Toutefois, la DGAPR a contesté la validité de ces allégations, en déclarant que Belliraj avait reçu une pause d'une heure chaque jour, pendant laquelle il établit des interactions avec d'autres détenus, ajoutant qu'il bénéficie de son droit de visites familiales. En mars 2020, le CNDH a publié un rapport mettant au-devant 20 allégations de torture formulées par des manifestants du Hirak, et qui ont été citées dans un rapport publié par amnesty international, des allégations qui ont été encore démenties par la DGAPR.