L'ancien PDG d'Air Algérie, Wahid Bouabdellah, député du FLN, a affirmé lundi que le roi Mohammed VI aime son pays, et qu'il est le digne héritier de Mohammed V qui aimait l'Algérie et « qui nous a beaucoup aidés pour le recouvrement de notre indépendance ». Interrogé lors d'un entretien accordé au site algerien TSA sur les récents propos de Nicolas Sacrokozy selon lequel le Maroc est chanceux d'avoir un roi comme Mohammed VI, Bouabdellah a répondu : « Sarkozy doit s'inquiéter pour son avenir personnel et pas celui de l'Algérie. Mohammed VI n'a pas besoin de l'ancien président français pour dire que le Maroc est chanceux d'avoir un roi comme lui. Les Marocains le disent. Et au risque de vous surprendre, je vous le confirme. Mohammed VI est un roi qui aime son pays. Il est très accessible et se promène seul. Les gens l'accostent et ça ne l'énerve jamais. Il a transformé le paysage politique et bouleversé l'économie. Il a eu le courage de prendre des décisions. Il a fait le métro, le tramway, des autoroutes, la régionalisation avec discrétion et efficacité. Chez nous, on utilise beaucoup le « bendir » mais les résultats tardent à venir ». Relancé par le site sur les critiques des ONG en matière de droits de l'home au Maroc, ce membre du FLN (parti au pouvoir) persiste et signe : « Le roi a fait la réconciliation nationale d'une façon extraordinaire et a reconnu les erreurs de son père. Des procès publics ont eu lieu. Je suis né au Maroc. À chaque fois, je suis très agréablement surpris par les changements. J'en suis même un peu jaloux pour mon pays. Si vous jetez un coup d'œil sur les CV des ministres du gouvernement et les capitaines d'industries, cela va vous faire rougir. Je défends Mohammed VI parce que je pense sincèrement qu'il est bon, qu'il est près de son peuple et que ce dernier l'aime ». Le président Bouteflika n'est pas aussi proche de son peuple ?, lui demande le journaliste : « Il est proche de son peuple d'une autre manière. Mais c'est un autre sujet ». ET cet ancien PDG d'Air Algérie de poursuivre : « Mohammed VI est le digne héritier de Mohammed V qui aimait l'Algérie et qui nous a beaucoup aidés pour le recouvrement de notre indépendance. Des Algériens ont, eux aussi, lutté pour la libération du Maroc et contribué au retour de Mohamed V. Je suis persuadé que la monarchie est un facteur de stabilité pour le Maroc, mais aussi pour l'Algérie. Demain, s'il y aura un régime militaire au Maroc, on ira directement vers la guerre ». Au sujet de la question du Sahara qui divise les deux pays, Bouabdellah estime qu'elle « empoisonne les relations avec le Maroc, les amis et les ennemis. Les conséquences de cette rupture sont incommensurables. Après les Sahraouis, les premières victimes sont les Algériens du Maroc et les Marocains d'Algérie. Les deux ont souffert ». « Il n'y a eu que des déchirures et des erreurs qui nous ont coûté cher sur le plan humain et économique. Un fossé civilisationnel s'est construit entre les deux peuples grâce à la propagande officielle et la presse des deux pays. C'est là que les deux populations ont appris à se détester. C'est terrible », a-t-il déploré. A la question de savoir qui est responsable Mohamed VI ou Abdelaziz Bouteflika, ou les deux ? Cet ancien responsable a répondu : « Ni l'un, ni l'autre. Les deux ont hérité du problème du Sahara occidental. Et les deux devraient se rencontrer et régler tous les problèmes car il y a un véritable souci de communication entre les deux. Le roi et le président Bouteflika sont assez intelligents pour régler ce problème et trouver une solution, non pas sur le dos des Sahraouis, des Algériens du Maroc et des Marocains d'Algérie ». La solution de ce conflit, selon lui, serait « une forme de fédération sahraouie qui a une autonomie. Tout peut se discuter. Le problème est qu'on ne discute pas, parle pas. Il faut trouver une solution à trois (Algérie-Maroc-Front Polisario) ». Et Bouabdella d'affirmer qu' «il faut re-goupiller la grenade du Sahara occidental », et « rouvrir les frontières et permettre aux deux peuples de se retrouver et réapprendre à se connaître ».