Le procès d'un trafiquant de drogue présumé, auparavant qualifié de criminel le plus recherché des Pays-Bas, et de 16 autres suspects, s'est ouvert lundi devant un tribunal néerlandais, dans l'une des plus vastes affaires de ce type. Ridouan Taghi, 43 ans, et les autres suspects, tous membres présumés d'un gang de trafic de drogue surnommé la «Mocro Maffia», sont notamment accusés de meurtre et de tentative de meurtre. Arrêté à Dubaï en 2019, Taghi, né au Maroc, est le cerveau présumé de l'organisation, qualifiée de «machine à tuer bien huilée» par la justice néerlandaise. Le groupe, qui a pour base Amsterdam, est considéré comme l'un des plus larges réseaux de trafic de cocaïne aux Pays-Bas. Le procès s'est ouvert devant un tribunal hautement sécurisé baptisé «Le Bunker», en périphérie d'Amsterdam, avec Taghi transféré par hélicoptère, ont rapporté les médias néerlandais. Les 17 suspects sont notamment accusés d'avoir commandité 13 meurtres, dont six ont été exécutés, avaient déclaré les procureurs dans un communiqué en marge du procès. «Une vie humaine ne valait rien, étant donné qu'au moins deux meurtres impliquaient des identités erronées», avaient-ils affirmé. Les meurtres, perpétrés entre 2015 et 2017, seraient liés aux efforts du gang pour contrôler le trafic de cocaïne aux Pays-Bas. Taghi, qui nie toutes les accusations, s'était réfugié à Dubaï sous une fausse identité avant d'être arrêté et extradé vers les Pays-Bas en décembre 2019. Son bras droit présumé, Saïd Razzouki, avait été arrêté en Colombie peu après. L'enquête avait pris un tournant en 2017, lorsqu'un homme impliqué dans l'affaire, nommé Nabil B., était devenu un témoin-clé. Son avocat avait été abattu dans une rue d'Amsterdam deux ans plus tard. Les procureurs avaient indiqué que Nabil. B, présent au tribunal lundi, «était prêt à faire des déclarations sur une série de liquidations», et à parler des «autres personnes impliquées» dans ces meurtres. Le procès devrait se dérouler au moins jusqu'en 2022.