Des milliers de personnes ont répondu dimanche après-midi à l'appel du parti d'extrême droite FPÖ, qui avait organisé la manifestation contre les mesures sanitaires et jugé «scandaleuse» son interdiction. Environ 10 000 personnes, dont des néonazis, ont bravé dimanche à Vienne, en violation des mesures sanitaires, une interdiction de manifester contre le couvre-feu et le confinement décidés par le gouvernement pour tenter d'endiguer le coronavirus. La police avait interdit samedi cette manifestation, à la suite d'un précédent défilé ayant également rassemblé 10 000 personnes mi-janvier et au cours duquel les participants avaient été nombreux à ne pas porter de masques et à ne pas respecter les distances de sécurité. Mais selon les forces de l'ordre, plusieurs milliers de personnes ont quand même répondu dimanche après-midi à l'appel du parti d'extrême droite FPÖ, qui avait organisé la manifestation et jugé «scandaleuse» son interdiction. Parmi elles figuraient des militants néonazis et des hooligans. La police a procédé à 10 interpellations quand la foule a refusé de se disperser et a voulu marcher en direction du parlement, bloquant la circulation. Quatre policiers ont été blessés et plus de 800 personnes ont été verbalisées pour non respect des mesures sanitaires, selon le ministre de l'Intérieur Karl Nehammer, qui a organisé une conférence de presse dans la soirée, précisant que la manifestation avait pris fin vers 19 h 30. Plus tôt dans la semaine, l'ancien ministre de l'Intérieur Herbert Kickl, membre du parti FPÖ, avait appelé à descendre dans la rue ce dimanche contre le couvre-feu et le troisième confinement en vigueur. C'était la première fois que ce parti organisait officiellement un rassemblement pour contester les mesures décidées par le gouvernement écolo-conservateur pour tenter de limiter les contaminations par le coronavirus. Cette manifestation avait été interdite en raison des «troubles à l'ordre public» qu'elle était susceptible d'engendrer. «On assiste à une censure inédite», s'était insurgé M. Kickl samedi devant des journalistes. «C'est un scandale», avait-il ajouté. Le FPÖ avait ensuite déposé une seconde demande d'autorisation pour «défendre la démocratie, la liberté et les droits fondamentaux», mais la police l'avait également rejetée. Elle avait mis en avant le risque de nouveau foyer de contamination, «en raison de la transmissibilité accrue des nouveaux variants» et «du manque de traçabilité des contacts» dans les rangs des manifestants. Malgré un nouveau confinement, accompagné d'un couvre-feu, décrété après Noël, l'Autriche, qui compte 8,9 millions d'habitants, a enregistré dimanche 1190 nouveaux cas. Selon un sondage paru samedi dans l'hebdomadaire Profil, 64 % des Autrichiens réclament la fermeture des remontées mécaniques dans les stations de ski, actuellement ouvertes. Les écoles, les salles de sport, les hôtels, les restaurants, les magasins non essentiels et les lieux culturels sont fermés. L'opposition sociale-démocrate s'est prononcée samedi en faveur d'une réouverture des écoles le 8 février.