Après s'être éclipsé pendant trois ans, Zakaria Moumni vient d'émerger au Canada pour reprendre, jure-t-il la main sur le cœur, «le combat de [s]a vie», celui «contre la torture et la dépravation au Maroc». Mais quel crédit accorder à Zakaria Moumni au vu de son parcours sportif et professionnel? Zakaria Moumni a gagné un orphelin titre dans une inconnue catégorie de boxe non homologuée et non reconnue comme discipline olympique. Muni de sa misérable médaille, il a frappé à toutes les portes pour obtenir un poste au ministère de la jeunesse et des sports du royaume. Autrement dit, il cherchait une situation de rente! Il a quand même réussi à décrocher deux agréments de taxi pour son père à El Gara, près de Casablanca. Mais celui qui brandit aujourd'hui le slogan de lutte contre la dépravation veut plus. En 2010, il a été impliqué dans une affaire d'escroquerie qui lui avait valu une condamnation de 30 mois de prison ferme. Il en purgea 18 mois avant de bénéficier d'une grâce royale. Il tente de marchander une manne financière de 6 millions d'euros, pour, disait-il, ouvrir un club de sport à Paris. En fait, l'homme cherchait une retraite dorée à l'âge de... trente ans. N'ayant pas réussi à soutirer la cagnotte aux autorités marocaines, il a décroché un emploi éphémère grâce à l'entregent du prince Hicham Alaoui: videur dans un hôtel parisien. Peu satisfait, l'ex-boxeur endosse le maillot de l'opposant. Il se souvint subitement qu'il avait été torturé pendant quatre jours au Maroc, un pays qui a enterré cette pratique des années de plomb depuis l'intronisation du roi Mohammed VI et le limogeage de Driss Basri et de ses appareils répressifs. Cependant, notre héros n'a pas l'étoffe de l'opposant et sa nature le rattrape. Il déchire devant les caméras son passeport marocain et retrouve vite sa pratique préférée: insulter et frapper, frapper comme sur les rings. Son épouse Taline Sarkissian en fait la première les frais après avoir découvert que son volage de mari entretenait une relation extraconjugale. Elle appelle la police qui voit ses éléments insultés à leur tour et menacés de mort. Il passe une nuit dans un commissariat français dont il se souviendra longtemps. Il s'en sort avec une plainte de la police pour «menaces de mort et outrage à fonctionnaires de police dans l'exercice de leurs fonctions». Sa femme le jette dehors et demande le divorce en conseillant à ses parents d'amener leur fils chez un psychiatre. La maîtresse fait de même après avoir découvert que Zakaria lui avait menti en prétendant être en instance de divorce avec sa femme. Avec ces devoirs combinés aux dettes qu'il ne pouvait honorer, la France qui l'avait si bien accueilli est devenue invivable. Il disparaît de la circulation pendant près de trois ans avant de refaire surface au Canada. Tant pis pour les créanciers de l'hexagone. Zakaria Moumni cherche à se faire une nouvelle virginité avec un nouveau look et un pseudo statut d'opposant appelant à unifier les opposants marocains. Mais il n'a pas le profil de l'emploi. Il traine trop de casseroles, se contredit et ment. Très difficile de lui accorder un quelconque crédit.