Aucune date n'est annoncée ni pour le lancement de la campagne ni pour la réception des vaccins, mais le gouvernement marocain dirigé par les islamistes multiplie les annonces hasardeuses. Mais où sont les 65 millions de doses des vaccins chinois Sinopharm et britannique AstraZeneca annoncés ? Et pourquoi la campagne de vaccination ciblant 25 millions de personnes peine à débuter ? Alors que les fournisseurs du Maroc n'ont pas encore livré aux Royaume les quantités hebdomadaires auxquelles ils se sont engagés, mardi 19 janvier, Saad-Dine El Otmani, chef de l'exécutif, a révélé que le processus de vaccination contre la Covid-19 «est soigneusement étudié par le roi Mohammed VI, qui a présidé une séance de travail à cet effet», notant que «dans la mise en œuvre de ces instructions, le gouvernement a pris des mesures proactives pour assurer l'approvisionnement en vaccin afin de permettre au Royaume de recevoir des quantités adéquates». Alors que les gouvernements partout dans le monde s'affairent pour organiser leurs campagnes de vaccination, au Maroc, les retards de livraison menacent de ralentir les opérations d'immunisation de la population. El Otmani, qui s'exprimait en séance plénière au Conseil des conseillers sur la stratégie nationale de vaccination contre la pandémie du coronavirus, et pour justifier le retard que connait la réception des vaccins, a déclaré que «la capacité de production du vaccin dans le monde est limitée, en échange du volume important de la demande». Le chef de l'exécutif a ajouté que «malgré le développement des vaccins en un temps record, les fabricants ont accéléré la cadence pour répondre à la demande mondiale de 10 milliards de doses», soulignant qu'«il est naturel pour les pays en développement de vaccins d'acquérir les premières doses produites pour eux-mêmes», car «certains ont eu recours à la spéculation pour acheter des vaccins à des prix qui dépassent cinq fois ou plus, et ce sont des conditions de pénurie mondiale dont la plupart des pays se plaignent.» Le chef du gouvernement a également indiqué que «la vaccination ne peut être invoquée comme la solution définitive à l'épisode viral car elle n'est pas isolée ou indépendante, et ce ne sera pas la fin de la lutte», considérant qu'elle «est un maillon d'une chaîne continue de lutte contre l'épidémie dans le cadre des mesures adoptées par le Maroc, qu'elles soient juridiques, sanitaires ou autres». La pandémie de Covid-19 a fait plus 8 000 morts au Maroc depuis que le gouvernement a fait état de l'apparition du nouveau coronavirus, en mars 2020, selon un comptage réalisé par barlamane.com à partir de bilans officiels fournis par les autorités. El Otmani a poursuivi en déclarant que «la vaccination est l'un des épisodes de lutte contre cette épidémie, et ce ne sera pas la phase finale, et que d'autres mesures doivent être accompagnées et suivies afin de garantir l'efficacité des résultats attendus». Il a détaillé une vision intégrée du programme national de vaccination contre l'épidémie, à commencer par le processus d'acquisition du vaccin, en le stockant, en le transportant et en le distribuant en toute sécurité dans diverses parties du pays, et en terminant par le lancement du processus de vaccination et le suivi des cas, «afin de fournir toutes les conditions pour le succès de ce grand atelier national et l'atteinte des objectifs souhaités». En réponse aux questions sur la date de début du processus de vaccination, M. Otmani a déclaré: «Certains parlent d'un retard dans le démarrage de ce processus, et de nombreuses rumeurs et fausses informations ont proliféré à ce sujet», niant l'existence de tout désaccord entre les membres du comité scientifique et le ministre de la Santé sur les options de vaccination, soulignant que ce sont des «fausses nouvelles», rejetant tout différend entre eux. Le patron de la majorité a affirmé que les vaccins sont «sûrs à 100 %», ajoutant que le régulateur «ne donnerait jamais son aval s'il y avait le moindre doute en matière de sécurité», parce que «ce qui importe d'abord, c'est la santé des citoyens, le succès du processus de vaccination et la réalisation de ses objectifs», expliquant que le Maroc «a mené de rudes négociations pour conclure des accords liés au vaccin tôt, et que le gouvernement a mis en place un programme bien ficelé de vaccination». M. El Otmani a annoncé que «le Maroc est pleinement préparé pour la réussite de ce processus, et le lancement officiel de la campagne sera donné dès que nous atteindrons les vaccins, et les autorités compétentes font un suivi quotidien de la question avec les fournisseurs», soulignant que «l'émergence de nouvelles souches du virus dans le monde, comme c'est le cas pour la flambée qui s'est produite en Grande-Bretagne, n'affectera pas l'efficacité du vaccin ni son effet.»