Ces violences ont également fait près d'une centaine de blessés dans cette région de l'ouest du Soudan. Le bilan est très lourd. Des affrontements tribaux et des attaques de milices au Darfour-Occidental, vaste région de l'ouest du Soudan, ont fait au moins 48 morts depuis samedi 16 janvier, selon un nouveau bilan publié dimanche par l'agence officielle soudanaise SUNA, citant la branche locale du syndicat des médecins. Les violences, qui se poursuivent, ont également fait 97 blessés. Samedi, des affrontements ont opposé la tribu Al-Massalit aux nomades arabes à Al-Jineina, capitale de la région. Des milices armées favorables aux nomades arabes ont ensuite attaqué la ville et plusieurs maisons ont été incendiées. Le premier ministre, Abdallah Hamdok, a donné l'ordre d'envoyer une délégation de «haut rang» au Darfour-Occidental pour suivre l'évolution de la situation, avait précisé samedi l'agence officielle soudanaise. Retrait de la mission de paix Ces violences sont les plus meurtrières depuis la fin, le 31 décembre, de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour, un retrait qui avait fait craindre une escalade des violences dans cette vaste région. Le Darfour connaît une recrudescence d'affrontements tribaux, qui ont fait quinze morts et des dizaines de blessés fin décembre. Le conflit débuté en 2003 entre forces loyales au régime de Khartoum et insurgés a fait quelque 300 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années, selon les Nations unies. Pour lutter contre les insurgés, les autorités soudanaises avaient déployé les janjawids, une milice armée composée essentiellement de nomades arabes, accusés de «nettoyage ethnique» et de viols. Le gouvernement soudanais de transition – mis en place après la chute de l'autocrate Omar Al-Bachir en avril 2019 causée par plusieurs mois de contestation populaire – a signé en octobre un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles, y compris au Darfour.