Le Fonds monétaire international (FMI) a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation économique en Algérie, affirmant que celle-ci « est confrontée à un choc extérieur de grande ampleur et probablement durable ». Les perspectives économiques se sont dégradées depuis les consultations de 2014 au titre de l'article IV, et la chute des cours du pétrole a rendu d'autant plus urgente la refonte du modèle de croissance algérien, souligne le FMI selon lequel, jusqu'à présent, le choc des cours du pétrole n'a eu qu'un effet limité sur la croissance économique, mais les soldes budgétaire et extérieur se sont considérablement détériorés. Dans son évaluation publiée ce jeudi 19 mai en conclusion des consultations de 2016 au titre de l'article IV avec l'Algérie, le Conseil d'administration du FMI a expliqué cette situation par « l'effondrement des cours du pétrole » qui, selon lui, « a mis au jour des vulnérabilités présentes de longue date dans une économie dirigée par l'Etat et excessivement tributaire des hydrocarbures ». Jusqu'à présent, le choc des cours du pétrole n'a eu qu'un effet limité sur la croissance économique, mais les soldes budgétaire et extérieur se sont considérablement détériorés », souligne le cette institution internationale selon laquelle, « grâce aux marges accumulées par le passé, l'Algérie a la possibilité de mener l'ajustement au choc d'une manière progressive et de reconfigurer son modèle de croissance ». Pour rétablir les équilibres macroéconomiques, le FMI prône un « assainissement soutenu des finances publiques sur le moyen terme » auxquelles devra s'ajouter « une masse critique de réformes structurelles pour diversifier l'économie ». Les politiques de change, monétaire et financière devraient quant à elles également « appuyer ces efforts », estime le FMI qui prône « une plus grande flexibilité du taux de change » qui « faciliterait l'ajustement au choc sur les cours du pétrole ». Il estime que le dinar « reste nettement surévalué », bien qu'il se soit « un peu déprécié en 2015 ». En parallèle, le FMI recommande à la Banque d'Algérie pour la période à venir de « calibrer soigneusement sa politique monétaire de manière à prévenir les pressions inflationnistes potentielles ». Pour assainir les finances publiques, le FMI recommande de « maîtriser les dépenses courantes » et appelle à « poursuivre la réforme des subventions tout en protégeant les populations pauvres », ainsi que « mobiliser davantage de recettes hors hydrocarbures ». Le Fonds considère par ailleurs que « la diminution rapide de l'épargne budgétaire signifie que l'Algérie devra emprunter davantage pour financer les déficits futurs ». En plus du « recours accru » à l'emprunt obligataire national, le FMI recommande aux autorités « d'envisager l'endettement extérieur et d'ouvrir le capital de certaines entreprises publiques au secteur privé, de manière transparente ». Par ailleurs, le FMI met en garde l'Etat algérien sur les licences d'importations. « Les restrictions aux importations apportent peut-être un répit provisoire, mais elles créent des distorsions et ne sauraient se substituer aux réformes destinées à doper les exportations », affirme le FMI, insistant sur le fait que « les réformes structurelles mettant du temps à produire leurs effets, il convient de les engager sans tarder.