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Où vont les revenus du pétrole algérien Une croissance d'à peine 2,5%, un taux de chômage des jeunes de 21,5%, une inflation de 8,4% et des déficits financiers
En Algérie, il y a, comme dirait l'autre, de quoi se flinguer ! Malgré des recettes colossales des hydrocarbures, un solde courant largement excédentaire, des réserves de change très confortables... la situation économique et sociale demeure peu réjouissante. Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Zeine Zeidane, a séjourné à Alger du 29 octobre au 11 novembre 2012 pour conduire les discussions dans le cadre des consultations annuelles au titre de l'Article IV des statuts du FMI. Cette consultation sera conclue par la préparation d'un rapport des services du FMI qui sera discuté par le Conseil d'Administration du FMI début 2013. Les discussions ont porté sur les politiques et perspectives économiques à court et moyen terme. La mission eu des discussions avec les ministre algériens des Finances, de l'agriculture et du développement rural, de l'Habitat et de l'urbanisme, du Travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale, et le Gouverneur de la Banque d'Algérie. La mission a également rencontré des représentants des secteurs économiques et financiers ainsi que de la société civile. Selon un communiqué du FMI, la croissance devrait s'établir à 2,5%, portée par les secteurs autres que les hydrocarbures, eux mêmes tiré par la dépense publique. L'inflation a accéléré en 2012, et atteindrait 8,4%. L'expansion budgétaire des dernières années a accru la vulnérabilité des finances publiques. Le solde budgétaire devrait ainsi se creuser pour atteindre 3,7 % du PIB en 2012. La vulnérabilité aux prix des hydrocarbures s'est ainsi accrue, le prix du pétrole assurant l'équilibre des finances publiques s'établissant à 121 dollars le baril en 2012. Le taux de chômage continue à être élevé chez les jeunes et les femmes (21,5 % et 17 %, respectivement). Dès lors, la maîtrise de l'inflation, la viabilité des finances publiques et le renforcement de la croissance hors hydrocarbures constituent autant de défis importants pour l'Algérie à court et moyen terme. La lutte contre l'inflation devra passer par l'utilisation coordonnée des politiques monétaire et budgétaire. La politique de gestion de liquidité devrait être soutenue par un recours accru du Trésor au marché financier pour le financement des déficits publics. Elle pourrait également être renforcée par un relèvement des taux d'intérêt, afin de ramener l'inflation dans une fourchette de 4 à 4,5 %. La viabilité à long terme des finances publiques est tributaire des ressources en hydrocarbures. Une politique budgétaire prudente s'impose pour permettra de restaurer les marges de manoeuvre dans le moyen terme par la maîtrise de la dépense courante et le développement des recettes autres que celles des hydrocarbures. De même, des efforts de modernisation de la gestion des finances publiques devraient contribuer à une gestion plus efficace des dépenses publiques. L'accélération de la croissance en Algérie, qui reste inférieure à son potentiel, est nécessaire pour la réduction du chômage. Elle devrait être appuyée par la préservation de l'investissement public et le renforcement de son efficacité, la poursuite de la politique de change favorisant la compétitivité externe, et des réformes structurelles soutenant une croissance tirée par le secteur privé et l'accroissement de la productivité globale des facteurs. Cela nécessite une stratégie d'amélioration du climat des affaires, un allègement des contraintes pesant sur les investissements étrangers, une meilleure intégration au commerce international, et des réformes de développement du secteur financier. Ce qui est, dans l'état actuel des choses, loin d'être acquis.